Rose Morte - Tome 1 : La floraison de Céline Landressie

Il m'aura fallu une journée pour lire ce livre, et deux jours pour m'en remettre... Ce livre est hors norme, il ne ressemble à aucun autre! Ce qui commence comme une banale histoire d'une jeune femme rebelle au 16ème siècle se finit par une plongée dans un univers fantastique! Les deux ne sont pas indissociables si, et uniquement si, la plume de l'auteur transcende les limites des deux concepts. Et Céline Landressie y arrive haut la main!


Ce livre s'ouvre sur un style littéraire sans fausse note, que ce soit dans la manière de s'exprimer ou de raconter, les costumes ou les réalités historiques qui scotchent définitivement le lecteur dans le 16ème! Nous plongeons immédiatement dans le cadre de l'Histoire, avec des références réelles (massacre de la saint Barthélemy, signature de l’Édit de Nantes) qui nous plantent le décor.
Mais au delà de ça il y a Eileen (Rose pour les intimes). Refusant de se plier aux volontés de son père qui veut la marier au premier noble qui voudra de sa main, elle va manigancer une échappatoire avec sa meilleure amie Charlotte. Lors de la soirée qui suit où Charlotte finit par lui sauver la mise en tombant sous le charme du présumé prétendant de Rose (ce qui de plus est réciproque) , elle va faire la rencontre de Artus de Janlys. Noble, mystérieux, beau à couper le souffle, la belle tombe sous le charme.
Mais au bout d'un mois sans nouvelles d'Artus, Rose avait fini par tirer un trait sur lui. Jusqu'à ce qu'il réapparaisse, et que le charme agisse toujours... (Il faut dire qu'il est bien difficile de ne pas craquer pour l'aura envoûtante et le charisme ravageur d'Artus...).
Jusqu'à cet événement malheureux qui va plonger Rose dans le désarroi et dans la soif de vengeance. Artus qui a assisté à cet événement tragique va alors l'aider, accompagné de son frère Adelphe (     ). Mais Rose va comprendre que cette aide a un prix, et que c'est une voie sans issue.


Et c'est là ! Précisément là! Là que l'histoire bascule dans le fantastique, et on en prend plein les yeux!! Il est clairement impossible de décrire l'univers créé par l'auteure tellement il est riche, complexe, organisé, et fascinant! Arriver à mélanger la post-Renaissance avec le fantastique est déjà un tour de force en soi, mais arriver à un univers aussi étoffé en parallèle de ceci est clairement brillant!! Impossible d'en parler sans spoiler, mais disons que dans sa quête de vengeance, Rose va découvrir qu'il existe tout un univers parallèle inconnu du commun des mortels, et qui se développe en marge des événements marquants de l'Histoire.


Les personnages ne sont pas en reste. Je me suis déjà exprimée sur Rose, mais pourtant il y aurait encore tellement à dire sur cette héroïne! Quelle femme! Quel caractère! Quelle volonté de s' affranchir des diktats imposés par son temps! Elle veut un mariage d'amour au 16ème siècle, quelle idée saugrenue! Oui mais quand on veut... A défaut de mariage, elle aura l'Amour, le Grand. Elle vit un réel coup de foudre pour Artus, et le suit aveuglément et presque naïvement malgré ses 28 ans... Et lorsqu'elle se rend compte que cet amour va lui coûter très cher, il est très dur de ne pas partager son désespoir, ses larmes, sa trahison. On suit sa douleur, ses coups de colère, on vit avec elle ses émotions et on se dit que si on avait vécu en son temps, elle est une femme que nous aurions aimé être. Enfin... Dans une certaine limite, car sa vie va radicalement changer pour un homme.


Mais on ne peut pas lui en tenir rigueur, car elle est confrontée a un Artus entouré d'une aura mystique, fascinante, séductrice et ravageuse... Et la liste pourrait être encore plus longue! Soufflant le chaud et le froid avec Rose (et réciproquement), il arrive à se faire amoureusement détester par les lectrices. Sans jamais tomber dans les effluves de sentiment ni la déclaration enflammée, Artus arrive à captiver juste en étant lui-même. Il est lui-même victime d'une destinée qu'il n'a pas choisie, et l'imposer à Rose lui pèse. Il est dur de le voir assumer les conséquences de ses actes lorsque Rose se sent trahie, parce que l'on sent bien un conflit interne qui fait écho a des faits du passé pour lui. Artus est parfaitement imparfait!


Mais mon vrai coup de cœur du livre, le personnage qui a suscité le plus d’émotions chez moi a été Adelphe. Aaaaaaaah Adelphe... Il est tout: frère, confident, professeur, ami, gardien, protecteur fidèle et loyal... Peu de personnages m'ont prise aux tripes comme ça, il est inouï! Voila un personnage dont on ne sait rien, mais qui fascine par sa générosité, sa gentillesse, sa compassion, son paternalisme, son respect, sa déférence...
Punaise, qu'est-ce que je l'ai aimé! Et encore, j'ai le sentiment que son heure de gloire est encore à venir, parce que malgré toute la passion que je porte à ce personnage, on ne sait rien de lui. Il est évident qu'il n'a pas encore exprimé tout son potentiel de fascination! Chez lui, tout reste à découvrir, et j'ai hâte. Tout ce que j’espère, c'est qu'il aura son heure de gloire dans un prochain tome, parce qu'il le mérite vraiment!!!


Je pourrais m’étaler pendant des pages et des pages entières, mais ça serait inutile si vous n'avez pas lu ce livre. Il se lit et se vit!
Félicitations Céline Landressie, merci pour cet excellent moment! Il est évident que dès que je peux, je commande la suite!!


Ma note: 4.95/5 (ouais, - 0.05 parce que c'est très très méchant de ne pas nous en avoir dévoilé un peu plus sur les deux frères, surtout Adelphe... )

Rose morte  est  un de ces livres qui vous laisse une empreinte longtemps après refermé la dernière page. Isa, tu peux être rassurée, j’ai beaucoup aimé cette lecture, j’ai été happée dès les premières lignes, et bluffée du début à la fin.

Le style de l’auteur est d’une richesse rare, aussi précieux que les belles étoffes dont sont parés les personnages de ce livre. Les descriptions sont très fouillées, le contexte historique est restitué à merveille. C’est bien simple, on se croirait transporté tout droit au XVI ème siècle !

Le premier tiers du livre donne l’apparence d’un roman historique « classique », avec toutefois quelques touches mystérieuses qui donnent un avant-goût de la suite. Tout bascule avec cet évènement tragique qui va définitivement changer la vie de Rose et le cours de notre histoire.
L’univers fantastique dans lequel on plonge alors est empreint de mystère, de beauté sombre et inquiétante, de danger et de non-dits. L’auteur déploie tout son talent pour nous entraîner au cœur d’une intrigue aux ramifications nombreuses, mêlant la petite et la grande histoire.

Le soin apporté à ses personnages vient magnifier le tout, et met en lumière des héros comme on en voit rarement.

Rose est une jeune femme déterminée à ne pas subir sa condition, prête à tous les subterfuges pour user de sa liberté individuelle. Son évolution ne se fera pas sans heurts, elle connaîtra des moments difficiles, et devra apprivoiser sa nouvelle
« personnalité ».
A ses côtés, Artus incarne le mystère au masculin. Sombre, énigmatique et envoûtant, il n’a pas fini de révéler ses secrets et confirme l’adage bien connu «Il ne faut pas se fier aux apparences ».
Comme Isa et Penny, j’ai eu un vrai coup de cœur pour Adelphe ... Son empathie envers Rose, sa douceur et son amitié m’ont conquise, tout comme le mystère qui émane de lui.

Adelphe et Artus se complètent à merveille, ils incarnent les deux facettes d’une même pièce et sont en quelque sorte le yin et le yang de Rose.

Vous l’aurez compris, j’ai vraiment aimé ce livre. La solidité de l’intrigue, la beauté de l’écriture, la qualité des personnages ... Tout cela donne un parfait mélange et je ne peux que vous encourager à découvrir cette petite merveille ! Les auteurs comme Céline Landressie sont rares et précieux, il faut donc mettre en lumière leur travail et les faire connaître !

     /5

Lilamie j'ai dû ajouter un spoiler dans ton avis et corriger la taille des caractères car tu avais tout mis en 16.    

Quel dommage que tu n'aies pas apprécié ce livre. C'est marrant comme d'une personne à l'autre les avis et les ressentis peuvent différer, car pour moi ce style que tu qualifies de "vieillot" fait justement toute la richesse et la beauté de ce livre.