La trilogie Fire after Dark - Tome 1 : L'étreinte de la nuit de Sadie Matthews

Il est quasiment impossible de lire ce livre sans faire un lien avec Cinquante Nuances de Grey. Là aussi, l’auteur met en scène une jeune femme plutôt innocente, mais pas complètement oie blanche non plus, qui va "basculer" dans l’univers BDSM suite à sa rencontre avec un homme dominateur qui évolue dans les cercles de la finance.

Beth, 23 ans, quitte pour quelques semaines sa campagne anglaise natale pour aller séjourner chez la marraine de son père dans les riches quartiers de Londres. En l’absence de celle-ci, Beth doit prendre soin de son chat. Ce séjour est pour la jeune fille le moyen de soigner son cœur brisé mais aussi pour essayer de prendre sa vie en main. Partir à l’assaut de la capitale est pour elle un véritable défi. Loin de ses parents et des regards des habitants de sa petite ville, Beth va commencer à déployer ses ailes. Elle va décrocher un travail temporaire dans une galerie d’art et se lier d’amitié avec James, son patron.

Un bon premier tiers du roman est consacré à la nouvelle vie de Beth : ses visites dans une ville écrasée par la chaleur, la description de son petit quotidien ... J’ai beaucoup aimé cette partie, qui rend hommage à la ville de Londres, et dans ces pages j’ai retrouvé le charme qui règne là-bas.

L’appartement de sa tante offre une vue plongeante sur celle du voisin, le beau Dominic, un homme qui va immédiatement attirer Beth. Elle passe ses soirées à l’observer, et il commence à éveiller en elle des désirs et des pulsions qu’elle ne se connaissait pas. Commence alors un petit jeu qui mêle voyeurisme et exhibition (qui aurait mérité d’être plus développé).

Après s’être croisés à de nombreuses reprises, ils vont rapidement céder à leur attirance mutuelle et là, tout va très vite, on passe en quelques pages à peine d’une relation amoureuse classique à une relation placée sous le signe de la soumission/ domination. Les scènes qui s’ensuivent sont purement axées sur le BDSM, la dernière étant assez difficile. Ces passages ne déconcerteront pas les lectrices déjà rôdées à ce type d’ "exercice", puisque les pratiques expérimentées ne sont guère différentes de celles relatées dans le best-seller d’E.L James, même si quelques excentricités sont dévoilées lorsque Beth visite un club SM.

Le personnage de Beth est plus réussi que l’était celui d’Ana, je l’ai trouvé moins "gourde". James, à la fois ami, patron et figure paternelle, va lui prêter une oreille très attentive et l’aidera à démêler toutes les émotions et les questions qui lui passent par la tête. Elle est suffisamment forte pour connaître ses limites et imposer ses décisions le moment venu. Malheureusement, Dominic n’a pas le charisme d’un Christian ou d’un Gidéon. Sa domination ne s’exerce que dans le boudoir qu’il a créé spécialement pour eux. Et même dans ces moments-là, on constate qu’il joue un rôle, et pas qu’il laisse s’exprimer son côté sombre. Il ne m’a ni séduit, ni même intriguée.

L’Etreinte de la nuit est bien une ROMANCE érotique, puisqu’une vraie relation s’instaure entre Beth et Dominic, agrémentée de têtes à têtes torrides. Ils dévoilent leurs émotions et leurs sentiments et veulent à tout prix chérir et protéger l’autre, même s’ils ne savent pas toujours bien s’y prendre. Comme c’est le premier tome d’une trilogie, la fin nous laisse évidemment sur un moment d’incertitude, le suspense est au rendez-vous pour la suite, sauf que cette fois-ci le rebondissement ne vient pas de là où on l’attend. L’auteur a un style fluide et agréable, le roman se laisse donc lire tout seul, mais pour moi il manque d’éclat et de passion. Je préfère les histoires où les héros masculins ont une personnalité plus marquée, ce qui est d’autant plus indispensable dans une romance ayant pour héros un dominateur.

/5