Nouvelle n°2 : Un malicieux petit démon
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Nouvelle n°2 : Un malicieux petit démon
Dans cette seconde nouvelle, la rédactrice nous plonge dans la famille Hathaway, désormais incontournable
En cette soirée du 31 octobre, toute la famille Hathaway au grand complet s'était retrouvée à Ramsay House, dans le Hampshire, pour partager le repas d'Halloween.
Dans le salon, l'ambiance était conviviale et d'agréables odeurs émanaient de la cuisine.
Les hommes de la famille, Cam, Merripen, Harry et Leo, parlaient affaires en sirotant un verre de cognac. Les femmes, après avoir discutés avec animation, se prélassaient au coin du feu.
Winnifred faisait la lecture, pendant qu'Amelia tricotait de la layette, Poppy jouait avec le petit Rye et Catherine somnolait, à l'instar des nourrissons. Un peu à l'écart, Beatrix rédigeait une de ses lettres qu'elle affectionnait depuis quelque temps.
Dehors l'orage couvait, mais le temps restait sec. Des éclairs illuminaient la nuit noire et les roulements de tonnerre s'amplifiaient peu à peu.
— Auriez-vous vu ma pelote de laine bleu clair ? demanda Amelia. Je n'arrive pas à mettre la main dessus.
— Elle a peut-être roulé sous le canapé, répondit Poppy. Attends, je vais regarder.
Se relevant, elle secoua la tête.
— Non, il n'y a rien là-dessous.
— Je ne retrouve pas mon marque-page, moi non plus, se plaignit Winnifred. Tu sais celui que tu m'as offert avec un pompon rose. Je l'avais pourtant posé juste à côté de moi.
— Oui, je m'en souviens. Tu l'avais mis sur l'accoudoir, affirma Catherine en caressant son ventre arrondi, pensive. Un de mes châles a également disparu aujourd'hui...
Alors que Winnifred reprenait sa lecture, un éclair zébra le ciel et s'abattit dans un énorme fracas de bois brisé, faisant trembler les murs du manoir.
Après les cris d'exclamation, il y eu un silence pesant qui fut interrompu par le hurlement d'un loup, immédiatement suivi des hennissements effrayés des chevaux.
D'un même élan, les quatre hommes bondirent de leurs chaises et dans un martélement de pas, se précipitèrent à l'extérieur.
Beatrix s'approcha de la fenêtre pour voir ce qu'il se passait, et s'écria:
— Mon Dieu, il y a le feu à l'écurie !
Les enfants se mirent à pleurer à gros sanglots. Les mères, affolées, les récupèrent et entreprirent de les réconforter.
De son côté, Catherine essayait de se lever du fauteuil où elle était profondément enfoncée mais ne réussit qu'à s'entortiller dans ses jupons. Beatrix la voyant en difficulté, vint l'aider à se relever. Avec sa grossesse bien avancée, la pauvre avait bien du mal à se mouvoir.
La soutenant, Beatrix s'approcha à nouveau de la fenêtre.
Là, elles constatèrent que l'incendie avait été maitrisé. Grâce à la rapidité d'intervention et la bonne organisation des hommes, le drame avait pu être évité.
Apercevant la silouhette de Leo, Catherine lâcha un soupir de soulagement. En effet, tant que cette histoire de malédiction qui planait sur les Lord Ramsay n'était pas arrivée à échéance, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter.
— Tout va bien, souffla-t-elle.
Soudain un grand bruit se fit entendre de la cuisine, suivi d'un cri aigu.
— Que se passe-t-il ? demanda Catherine en arrivant sur les lieux, Beatrix sur les talons.
— Je suis désolée M'dame Catherine, dit une jeune servante.
La jeune fille, les cheveux ébouriffés et l'air hagard, était assise par terre au milieu d'ustensiles éparpillés tout autour d'elle.
— Dans le placard... il y avait quelqu'un. Avec des yeux rouges..., dit-elle en suffoquant. Et il a bondit sur moi, il m'a attaqué !
— Une personne aux yeux rouges vous a attaqué ? répéta Catherine incrédule.
— Oui M'dame. Elle m'a sauté dessus et m'a tiré les cheveux. Ensuite elle s'est enfuit.
— Veux-tu bien arrêter de dire des sottises, petite écervelée, gronda la cuisinière mécontente, les points sur les hanches. Tu vas faire peur à notre maîtresse et c'est pas bon pour le bébé.
À ces mots, Catherine passa machinalement les mains sur son ventre dans un geste protecteur.
— Mais c'est la vérité ! Je mens pas, pleurnicha la servante.
Et alors qu'elle se relevait, elle s'exclama:
— Ho... Il a volé une part du gâteau de ce soir.
— Hmm... Ce doit être le même voleur que ce matin, rétorqua la cuisinière. Il a déjà pris du pain et une tranche de lard. Si jamais je l'attrappe...
— Ha..., soupira Catherine se disant qu'il y avait eu plus de peur que de mal. Je vais voir ce que je peux faire.
Se sentant soudain très lasse, elle dit à Beatrix:
— Je vais aller m'allonger un petit moment.
— Tu as raison, je te trouve bien pâle. Viens, je t'accompagne.
— Non, non, ce n'est pas nécessaire ma chérie, la retint Catherine en souriant. Retourne plutôt terminer ta lettre, je vais me débrouiller toute seule. Et quand Leo rentrera, dis-lui de ne pas s'inquiéter. Tu veux bien ?
— Bien sûr Catherine, lui répondit la jeune fille en lui plantant un bisou sonore sur la joue. Repose-toi bien.
Catherine sortit dans le couloir et se dirigea vers sa chambre d'un pas mal assuré, ou plutôt "en se dandinant comme une dinde" comme aimait la taquiner Leo. À cette pensée, elle esquissa un sourire.
Alors qu'elle posait la main sur la poignet de sa chambre, elle perçut un mouvement au bout du couloir. Intriguée, elle s'avança dans cette direction et se retrouva au pied de l'escalier qui conduisait au grenier.
— Il y a quelqu'un ? interrogea-t-elle.
Pour toute réponse, un frottement se fit entendre.
S'accrochant à la rampe, Catherine monta prudemment les marches, jusqu'à la porte qui était restée légérement entrebâillée. Celle-ci grinça quand elle l'ouvrit.
L'éclairage provenant des éclairs à travers la lucarne, permettait de distinguer divers cartons, coffres, tableaux et autres objets, disposés un peu partout.
Des grattements et des mouvements réguliers provenaient d'un des coffres.
Repérant un vase posé sur un carton, Catherine s'en empara et le brandit des deux mains au-dessus de sa tête. Avec un gémissement d'effort, elle s'apprêtait à porter son coup, lorsque des pas précipités résonnèrent dans son dos et une main agrippa son poignet droit.
Paniquée, elle lâcha le vase qui éclata à ses pieds.
Avant qu'elle ne puisse crier, elle se retrouva prisonnière de deux bras d'acier, la face écrasée contre un torse puissant. Il exhalait de ce corps une forte odeur de fumée qui lui chatouilla le nez et lui fit monter les larmes aux yeux. Alors elle éternua violemment à plusieurs reprises.
— Hey, ma belle guerrière ! Tout doux, se moqua une voix familière qu'elle aurait reconnue entre mille.
— Ho... Leo ! Tu m'as fait si peur, s'exclama Catherine en essayant de se dégager. J'ai cru que c'était...
Mais elle ne finit pas sa phrase et se blottit contre lui. Elle jeta un rapide coup d'oeil par dessus son épaule, les grattements avaient cessé.
— Tu as cru que c'était quoi, mon coeur ? l'interrogeant Leo en embrassant ses cheveux et en resserrant son étreinte.
Elle se tourna vers lui, et distingua son beau visage dans l'obscurité. Son expression était tendre. Troublés, ils se regardèrent avec intensité et il inclina la tête. Il posa sa bouche sur la sienne en un baiser léger, tandis qu'elle nouait ses bras autour de son cou. Il n'eut pas besoin de plus d'encouragements pour approfondir son baiser. Et de tendre, il devint passionné.
Malgré les mois qui passaient et l'enfant qui grandissait en elle, elle avait toujours le souffle coupé par la force de leurs sentiments.
Doucement il rompit leur baiser et, caressant sa joue du pouce, murmura d'une voix rauque:
— Que fais-tu dans le grenier, mon ange ?
Désorientée, elle ne répondit pas desuite. Tout se mélangeait dans son esprit.
— Euh... Je ne sais plus, bafouilla-t-elle, confuse.
Et elle aggrippa sa veste pour l'attirer vers elle.
— Encore..., quémanda-t-elle d'une voix enrouée.
Leo inclinait la tête pour reprendre ses lèvres, sa main glissant le long de son cou en une douce caresse vers l'arrondi de son sein quand brusquement les grattements reprirent de plus belle.
Catherine sursauta, ce qui eut l'effet de lui faire reprendre ses esprits.
— Je sais ! s'exclama-t-elle. J'ai vu quelqu'un monter au grenier, une ombre... Et il y avait du bruit aussi... Là, de ce côté.
Et elle désigna le coffre.
Leo fronça les sourcils. La poussant doucement, mais fermement, vers la porte il lui dit:
— Reste là, je vais voir ce que c'est.
— Non ! ne put s'empêcher de crier Catherine en le retenant par le bras.
— Marks ! gronda Leo d'une voix autoritaire. Tu ne bouges pas d'ici.
— Non ! répéta-t-elle têtue, le menton levé dans un geste de défi. Je ne te laisserai pas y aller seul Leo.
Regardant fixement sa femme, il lut tant d'émotions dans ses yeux qu'il capitula en poussant un soupir.
— D'accord, mais tu restes derrière moi. Compris ?
Et joignant le geste à la parole, il la plaqua contre son dos pour faire écran de son corps.
Le ventre collé à son mari, Catherine se tortillait nerveusement pour regarder par dessus son épaule. Sa poitrine frôlait sensuellement son dos, ce qui ne manqua pas d'enflammer tous les sens de ce pauvre Leo.
— Si tu n'arrêtes pas de gigoter, je te promet de retrousser ta robe et de te faire l'amour là, tout desuite, dans ce grenier Marks ! la menaça-t-il sans se retourner.
— Mais...
Sous leurs pas le plancher craqua. Un couinement retentit et quelque chose bougea.
C'est alors qu'un éclair illumina la pièce.
Une silouhette immense et difforme se dessina sur le mur du fond et deux yeux rouges brillèrent dans la pénombre.
Catherine était sur le point de pousser le hurlement de sa vie quand soudain Leo éclata d'un rire tonitruant.
Perplexe, elle lui demanda ce qui le faisait tant rire.
D'un geste tendre, il lui essuya les lunettes qui s'étaient embuées pendant leur baiser passionné et c'est alors qu'elle aperçut Dodger juché sur un tas de vieilles frippes.
Faisant fi de leur présence, le furet tira un coup sec sur la plume d'un chapeau, sauta du coffre et disparut vers le fond du grenier.
— Ho... Dodger ! gémit Catherine. Il a un comportement vraiment bizarre aujourd'hui...
— Pour une nuit d'Halloween et de pleine lune de surcroit, il n'y a rien de très surprenant, la rassura Leo.
— Oui tu as sans doute raison, mon chéri, sourit-elle, résolue.
— En tout cas il nous a bien eu ce malicieux petit démon ! ricana-t-il. Allez, viens mon coeur, il faut te reposer un peu avant le repas.
— Tu es sûr ? lui sussura-t-elle l'oeil pétillant, tout en caressant le revers de sa veste.
— Hum... Petite coquine, lui souffla Leo en déposant un chapelet de baisers dans son cou.
À peine avaient-ils descendu deux marches que des grognements stridents s'élevèrent du fond du grenier.
— Ho non... Dodger ! cria Catherine en se précipitant dans la direction des cris.
Arrivés sur les lieux, ils stoppèrent net, abassourdis par le spectacle qui s'offrait à eux. D'un bras protecteur, Leo enlaça sa femme et la plaqua contre lui.
Dans un coin de la pièce, gisait tout un tas d'objets en désordre. Dans cette pagaille, Catherine reconnut la pelote d'Amelia, le marque-page de Winnifred, le foulard qu'elle cherchait partout depuis le matin et également la nourriture qui avait été dérobée en cuisine.
Dodger était figé, la plume encore dans la gueule, les yeux écarquillés d'incertitude. Au centre, une petite forme poilue se tortillait dans tous les sens en poussant des râles de douleurs.
Dodger laissa tomber sa plume et d'un bond grimpa sur Catherine et s'enroula autour de son cou, enfouissant son museau sous sa queue.
— Il faut appeler Beatrix, dit Catherine en le caressant et n'osant bouger tant elle était fascinée par la scène. Je crois que l'amie de Dodger va avoir ses petits.
Réagissant à la voix de sa femme, Leo se précipita dans l'escalier pour appeler Beatrix. Puis il revint vers Catherine, l'enlaça par derrière et posa le menton sur le sommet de son crâne. Tout en lui caressant son ventre rebondi, il lui chuchota d'une voix amusée:
— Prends des notes, mon amour, car la prochaine à mettre bas ce sera toi.
Pivotant à moitié, Catherine lui jeta un coup d'oeil assassin. Au même moment, Leo ressentit un petit coup sous sa main.
— Hey, il n'est pas encore né que le bébé prend déjà ta défence. Ce n'est pas juste, dit Leo d'une voix plaintive.
Et tout en riant ils s'écartèrent pour laisser passer Beatrix.
Après un début des plus agités, la soirée se déroula dans la détente et la bonne humeur.
Le repas fut entrecoupé par la distribution de friandises dont des petits monstres, que le temps n'avait pas découragé, étaient venus réclamer.
Le mystérieux voleur aux yeux rouges avait été démasqué, au grand soulagement de la jeune servante. Il s'agissait en fait de Dodger qui s'était pris d'amitié pour une jolie petite chatte. La voyant souffrante, il s'était fait un devoir de la distraire en lui offrant divers objets et de la nourriture.
Contre toute attente, et avec l'aide de Beatrix, elle avait finalement mis au monde une portée de six adorables petits chatons. Depuis, dicté par un instinct protecteur caractéristique de la famille Hathaway, Dodger n'arrêtait pas d'aller et venir pour s'assurer que tout ce petit monde ne manquait de rien.
Un peu avant minuit, n'y tenant plus, Leo se pencha vers sa femme.
— Que dirais-tu de terminer ce que nous avons commencé dans le grenier ?
Une lueur étincela dans son regard, et il lui tendit le bras qu'elle s'empressa d'attrapper.
Se tournant vers ses soeurs, Leo annonça que Catherine se sentait fatiguée et qu'ils allaient se coucher.
Un malicieux petit démon
En cette soirée du 31 octobre, toute la famille Hathaway au grand complet s'était retrouvée à Ramsay House, dans le Hampshire, pour partager le repas d'Halloween.
Dans le salon, l'ambiance était conviviale et d'agréables odeurs émanaient de la cuisine.
Les hommes de la famille, Cam, Merripen, Harry et Leo, parlaient affaires en sirotant un verre de cognac. Les femmes, après avoir discutés avec animation, se prélassaient au coin du feu.
Winnifred faisait la lecture, pendant qu'Amelia tricotait de la layette, Poppy jouait avec le petit Rye et Catherine somnolait, à l'instar des nourrissons. Un peu à l'écart, Beatrix rédigeait une de ses lettres qu'elle affectionnait depuis quelque temps.
Dehors l'orage couvait, mais le temps restait sec. Des éclairs illuminaient la nuit noire et les roulements de tonnerre s'amplifiaient peu à peu.
— Auriez-vous vu ma pelote de laine bleu clair ? demanda Amelia. Je n'arrive pas à mettre la main dessus.
— Elle a peut-être roulé sous le canapé, répondit Poppy. Attends, je vais regarder.
Se relevant, elle secoua la tête.
— Non, il n'y a rien là-dessous.
— Je ne retrouve pas mon marque-page, moi non plus, se plaignit Winnifred. Tu sais celui que tu m'as offert avec un pompon rose. Je l'avais pourtant posé juste à côté de moi.
— Oui, je m'en souviens. Tu l'avais mis sur l'accoudoir, affirma Catherine en caressant son ventre arrondi, pensive. Un de mes châles a également disparu aujourd'hui...
Alors que Winnifred reprenait sa lecture, un éclair zébra le ciel et s'abattit dans un énorme fracas de bois brisé, faisant trembler les murs du manoir.
Après les cris d'exclamation, il y eu un silence pesant qui fut interrompu par le hurlement d'un loup, immédiatement suivi des hennissements effrayés des chevaux.
D'un même élan, les quatre hommes bondirent de leurs chaises et dans un martélement de pas, se précipitèrent à l'extérieur.
Beatrix s'approcha de la fenêtre pour voir ce qu'il se passait, et s'écria:
— Mon Dieu, il y a le feu à l'écurie !
Les enfants se mirent à pleurer à gros sanglots. Les mères, affolées, les récupèrent et entreprirent de les réconforter.
De son côté, Catherine essayait de se lever du fauteuil où elle était profondément enfoncée mais ne réussit qu'à s'entortiller dans ses jupons. Beatrix la voyant en difficulté, vint l'aider à se relever. Avec sa grossesse bien avancée, la pauvre avait bien du mal à se mouvoir.
La soutenant, Beatrix s'approcha à nouveau de la fenêtre.
Là, elles constatèrent que l'incendie avait été maitrisé. Grâce à la rapidité d'intervention et la bonne organisation des hommes, le drame avait pu être évité.
Apercevant la silouhette de Leo, Catherine lâcha un soupir de soulagement. En effet, tant que cette histoire de malédiction qui planait sur les Lord Ramsay n'était pas arrivée à échéance, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter.
— Tout va bien, souffla-t-elle.
Soudain un grand bruit se fit entendre de la cuisine, suivi d'un cri aigu.
— Que se passe-t-il ? demanda Catherine en arrivant sur les lieux, Beatrix sur les talons.
— Je suis désolée M'dame Catherine, dit une jeune servante.
La jeune fille, les cheveux ébouriffés et l'air hagard, était assise par terre au milieu d'ustensiles éparpillés tout autour d'elle.
— Dans le placard... il y avait quelqu'un. Avec des yeux rouges..., dit-elle en suffoquant. Et il a bondit sur moi, il m'a attaqué !
— Une personne aux yeux rouges vous a attaqué ? répéta Catherine incrédule.
— Oui M'dame. Elle m'a sauté dessus et m'a tiré les cheveux. Ensuite elle s'est enfuit.
— Veux-tu bien arrêter de dire des sottises, petite écervelée, gronda la cuisinière mécontente, les points sur les hanches. Tu vas faire peur à notre maîtresse et c'est pas bon pour le bébé.
À ces mots, Catherine passa machinalement les mains sur son ventre dans un geste protecteur.
— Mais c'est la vérité ! Je mens pas, pleurnicha la servante.
Et alors qu'elle se relevait, elle s'exclama:
— Ho... Il a volé une part du gâteau de ce soir.
— Hmm... Ce doit être le même voleur que ce matin, rétorqua la cuisinière. Il a déjà pris du pain et une tranche de lard. Si jamais je l'attrappe...
— Ha..., soupira Catherine se disant qu'il y avait eu plus de peur que de mal. Je vais voir ce que je peux faire.
Se sentant soudain très lasse, elle dit à Beatrix:
— Je vais aller m'allonger un petit moment.
— Tu as raison, je te trouve bien pâle. Viens, je t'accompagne.
— Non, non, ce n'est pas nécessaire ma chérie, la retint Catherine en souriant. Retourne plutôt terminer ta lettre, je vais me débrouiller toute seule. Et quand Leo rentrera, dis-lui de ne pas s'inquiéter. Tu veux bien ?
— Bien sûr Catherine, lui répondit la jeune fille en lui plantant un bisou sonore sur la joue. Repose-toi bien.
Catherine sortit dans le couloir et se dirigea vers sa chambre d'un pas mal assuré, ou plutôt "en se dandinant comme une dinde" comme aimait la taquiner Leo. À cette pensée, elle esquissa un sourire.
Alors qu'elle posait la main sur la poignet de sa chambre, elle perçut un mouvement au bout du couloir. Intriguée, elle s'avança dans cette direction et se retrouva au pied de l'escalier qui conduisait au grenier.
— Il y a quelqu'un ? interrogea-t-elle.
Pour toute réponse, un frottement se fit entendre.
S'accrochant à la rampe, Catherine monta prudemment les marches, jusqu'à la porte qui était restée légérement entrebâillée. Celle-ci grinça quand elle l'ouvrit.
L'éclairage provenant des éclairs à travers la lucarne, permettait de distinguer divers cartons, coffres, tableaux et autres objets, disposés un peu partout.
Des grattements et des mouvements réguliers provenaient d'un des coffres.
Repérant un vase posé sur un carton, Catherine s'en empara et le brandit des deux mains au-dessus de sa tête. Avec un gémissement d'effort, elle s'apprêtait à porter son coup, lorsque des pas précipités résonnèrent dans son dos et une main agrippa son poignet droit.
Paniquée, elle lâcha le vase qui éclata à ses pieds.
Avant qu'elle ne puisse crier, elle se retrouva prisonnière de deux bras d'acier, la face écrasée contre un torse puissant. Il exhalait de ce corps une forte odeur de fumée qui lui chatouilla le nez et lui fit monter les larmes aux yeux. Alors elle éternua violemment à plusieurs reprises.
— Hey, ma belle guerrière ! Tout doux, se moqua une voix familière qu'elle aurait reconnue entre mille.
— Ho... Leo ! Tu m'as fait si peur, s'exclama Catherine en essayant de se dégager. J'ai cru que c'était...
Mais elle ne finit pas sa phrase et se blottit contre lui. Elle jeta un rapide coup d'oeil par dessus son épaule, les grattements avaient cessé.
— Tu as cru que c'était quoi, mon coeur ? l'interrogeant Leo en embrassant ses cheveux et en resserrant son étreinte.
Elle se tourna vers lui, et distingua son beau visage dans l'obscurité. Son expression était tendre. Troublés, ils se regardèrent avec intensité et il inclina la tête. Il posa sa bouche sur la sienne en un baiser léger, tandis qu'elle nouait ses bras autour de son cou. Il n'eut pas besoin de plus d'encouragements pour approfondir son baiser. Et de tendre, il devint passionné.
Malgré les mois qui passaient et l'enfant qui grandissait en elle, elle avait toujours le souffle coupé par la force de leurs sentiments.
Doucement il rompit leur baiser et, caressant sa joue du pouce, murmura d'une voix rauque:
— Que fais-tu dans le grenier, mon ange ?
Désorientée, elle ne répondit pas desuite. Tout se mélangeait dans son esprit.
— Euh... Je ne sais plus, bafouilla-t-elle, confuse.
Et elle aggrippa sa veste pour l'attirer vers elle.
— Encore..., quémanda-t-elle d'une voix enrouée.
Leo inclinait la tête pour reprendre ses lèvres, sa main glissant le long de son cou en une douce caresse vers l'arrondi de son sein quand brusquement les grattements reprirent de plus belle.
Catherine sursauta, ce qui eut l'effet de lui faire reprendre ses esprits.
— Je sais ! s'exclama-t-elle. J'ai vu quelqu'un monter au grenier, une ombre... Et il y avait du bruit aussi... Là, de ce côté.
Et elle désigna le coffre.
Leo fronça les sourcils. La poussant doucement, mais fermement, vers la porte il lui dit:
— Reste là, je vais voir ce que c'est.
— Non ! ne put s'empêcher de crier Catherine en le retenant par le bras.
— Marks ! gronda Leo d'une voix autoritaire. Tu ne bouges pas d'ici.
— Non ! répéta-t-elle têtue, le menton levé dans un geste de défi. Je ne te laisserai pas y aller seul Leo.
Regardant fixement sa femme, il lut tant d'émotions dans ses yeux qu'il capitula en poussant un soupir.
— D'accord, mais tu restes derrière moi. Compris ?
Et joignant le geste à la parole, il la plaqua contre son dos pour faire écran de son corps.
Le ventre collé à son mari, Catherine se tortillait nerveusement pour regarder par dessus son épaule. Sa poitrine frôlait sensuellement son dos, ce qui ne manqua pas d'enflammer tous les sens de ce pauvre Leo.
— Si tu n'arrêtes pas de gigoter, je te promet de retrousser ta robe et de te faire l'amour là, tout desuite, dans ce grenier Marks ! la menaça-t-il sans se retourner.
— Mais...
Sous leurs pas le plancher craqua. Un couinement retentit et quelque chose bougea.
C'est alors qu'un éclair illumina la pièce.
Une silouhette immense et difforme se dessina sur le mur du fond et deux yeux rouges brillèrent dans la pénombre.
Catherine était sur le point de pousser le hurlement de sa vie quand soudain Leo éclata d'un rire tonitruant.
Perplexe, elle lui demanda ce qui le faisait tant rire.
D'un geste tendre, il lui essuya les lunettes qui s'étaient embuées pendant leur baiser passionné et c'est alors qu'elle aperçut Dodger juché sur un tas de vieilles frippes.
Faisant fi de leur présence, le furet tira un coup sec sur la plume d'un chapeau, sauta du coffre et disparut vers le fond du grenier.
— Ho... Dodger ! gémit Catherine. Il a un comportement vraiment bizarre aujourd'hui...
— Pour une nuit d'Halloween et de pleine lune de surcroit, il n'y a rien de très surprenant, la rassura Leo.
— Oui tu as sans doute raison, mon chéri, sourit-elle, résolue.
— En tout cas il nous a bien eu ce malicieux petit démon ! ricana-t-il. Allez, viens mon coeur, il faut te reposer un peu avant le repas.
— Tu es sûr ? lui sussura-t-elle l'oeil pétillant, tout en caressant le revers de sa veste.
— Hum... Petite coquine, lui souffla Leo en déposant un chapelet de baisers dans son cou.
À peine avaient-ils descendu deux marches que des grognements stridents s'élevèrent du fond du grenier.
— Ho non... Dodger ! cria Catherine en se précipitant dans la direction des cris.
Arrivés sur les lieux, ils stoppèrent net, abassourdis par le spectacle qui s'offrait à eux. D'un bras protecteur, Leo enlaça sa femme et la plaqua contre lui.
Dans un coin de la pièce, gisait tout un tas d'objets en désordre. Dans cette pagaille, Catherine reconnut la pelote d'Amelia, le marque-page de Winnifred, le foulard qu'elle cherchait partout depuis le matin et également la nourriture qui avait été dérobée en cuisine.
Dodger était figé, la plume encore dans la gueule, les yeux écarquillés d'incertitude. Au centre, une petite forme poilue se tortillait dans tous les sens en poussant des râles de douleurs.
Dodger laissa tomber sa plume et d'un bond grimpa sur Catherine et s'enroula autour de son cou, enfouissant son museau sous sa queue.
— Il faut appeler Beatrix, dit Catherine en le caressant et n'osant bouger tant elle était fascinée par la scène. Je crois que l'amie de Dodger va avoir ses petits.
Réagissant à la voix de sa femme, Leo se précipita dans l'escalier pour appeler Beatrix. Puis il revint vers Catherine, l'enlaça par derrière et posa le menton sur le sommet de son crâne. Tout en lui caressant son ventre rebondi, il lui chuchota d'une voix amusée:
— Prends des notes, mon amour, car la prochaine à mettre bas ce sera toi.
Pivotant à moitié, Catherine lui jeta un coup d'oeil assassin. Au même moment, Leo ressentit un petit coup sous sa main.
— Hey, il n'est pas encore né que le bébé prend déjà ta défence. Ce n'est pas juste, dit Leo d'une voix plaintive.
Et tout en riant ils s'écartèrent pour laisser passer Beatrix.
Après un début des plus agités, la soirée se déroula dans la détente et la bonne humeur.
Le repas fut entrecoupé par la distribution de friandises dont des petits monstres, que le temps n'avait pas découragé, étaient venus réclamer.
Le mystérieux voleur aux yeux rouges avait été démasqué, au grand soulagement de la jeune servante. Il s'agissait en fait de Dodger qui s'était pris d'amitié pour une jolie petite chatte. La voyant souffrante, il s'était fait un devoir de la distraire en lui offrant divers objets et de la nourriture.
Contre toute attente, et avec l'aide de Beatrix, elle avait finalement mis au monde une portée de six adorables petits chatons. Depuis, dicté par un instinct protecteur caractéristique de la famille Hathaway, Dodger n'arrêtait pas d'aller et venir pour s'assurer que tout ce petit monde ne manquait de rien.
Un peu avant minuit, n'y tenant plus, Leo se pencha vers sa femme.
— Que dirais-tu de terminer ce que nous avons commencé dans le grenier ?
Une lueur étincela dans son regard, et il lui tendit le bras qu'elle s'empressa d'attrapper.
Se tournant vers ses soeurs, Leo annonça que Catherine se sentait fatiguée et qu'ils allaient se coucher.
FIN
Dernière édition par Perle le Ven 14 Oct 2011 - 17:23, édité 1 fois
Perle- Chroniqueuse mondaine
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ninou-lilou- Chroniqueuse mondaine
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Re: Nouvelle n°2 : Un malicieux petit démon
oh c'est trop mimi! Bravo
Isatis- Lady Modératrice Junkiebook
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Localisation : Le Sud!!!
Humeur : Evan & Matt addict ♥
Teodubois- Chroniqueuse mondaine
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Re: Nouvelle n°2 : Un malicieux petit démon
"Prends des notes, mon amour, car la prochaine à mettre bas ce sera toi."
j'ai adoré retrouvé Léo et Catherine!
et ce sacré frippon de Dodger!!
bravo à l' auteur de cette nouvelle.
j'ai adoré retrouvé Léo et Catherine!
et ce sacré frippon de Dodger!!
bravo à l' auteur de cette nouvelle.
guizma- Chroniqueuse mondaine
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Age : 46
Localisation : bouche du rhone
Re: Nouvelle n°2 : Un malicieux petit démon
C'était mignon, bravo !
Elea- Déesse de la romance
- Messages : 9784
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Age : 35
Localisation : Sous mon plaid
Humeur : Rêveuse
quel plaisir de les retrouver
Et prendre Dodger comme démon malicieux est très bien trouvé!
ysalia21- Lady enviée
- Messages : 444
Date d'inscription : 15/10/2011
Localisation : Quelque part entre une pile de livres... et une autre
Re: Nouvelle n°2 : Un malicieux petit démon
Je n'ai pas encore commençé la série des Hathaways, au vu de la nouvelle, cela me donne une raison de plus de la découvrir.
Merçi pour cette nouvelle
Merçi pour cette nouvelle
Réglisse- Cavalière sollicitée
- Messages : 98
Date d'inscription : 27/10/2011
Re: Nouvelle n°2 : Un malicieux petit démon
Bravo Ninou, tu t'es livrée là à un exercice des plus difficiles : reprendre des personnages et une histoire d'une grande romancière comme Lisa Kleypas !
FélicitationS, car tu as réussi haut la main ! Tu places bien tes personnages, tu fais ressortir le couple qui m'a le plus plu, Léo et Catherine, et tu mets du suspens dans ta trame, même si l'on sait presque tout de suite que Dodger est dans le coup.
Le final et d'un mimi ! Dodger en papa-poule ! C'est une excellente idée, et c'est la tienne !
Un grand bravo !
FélicitationS, car tu as réussi haut la main ! Tu places bien tes personnages, tu fais ressortir le couple qui m'a le plus plu, Léo et Catherine, et tu mets du suspens dans ta trame, même si l'on sait presque tout de suite que Dodger est dans le coup.
Le final et d'un mimi ! Dodger en papa-poule ! C'est une excellente idée, et c'est la tienne !
Un grand bravo !
Re: Nouvelle n°2 : Un malicieux petit démon
Merci Linda ! En fait Dodger, c'est mon gros coup de foudre des Hathaway ! J'en ai tellement rabattu les oreilles à mes filles, que maintenant elles veulent un furet
ninou-lilou- Chroniqueuse mondaine
- Messages : 10397
Date d'inscription : 12/09/2010
Humeur : “You take care of my cop, body and soul.”
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