Beautiful Bastard - Tome 1.5 : Beautiful Bitch de Christina Lauren

Il faut bien dire ce qui est, quand une romance est terminée par l'union heureuse d'un couple, le mieux est de s'arrêter là... Ensuite, ça devient du voyeurisme.

Ce volet du couple Benett-Chloé est des plus charmants, mais que ses auteurs me pardonnent, des plus soporifiques. Confortablement installés dans leur relation, nos deux tourteraux forniquent assidûment, s'insultent à toute heure (surtout elle, qui use du "connard" à toutes les sauces), mangent (si ça mange les héros de roman !) mais s'arrêtent pour tirer un petit coup avant le dessert, vont travailler, rentrent à la maison (sauf s'il y a de la lessive à faire, ils préfèrent aller chez Chloé parce qu'elle a une machine à laver) et...
Quoi ? Vous voulez que je m'arrête ? Eh bien moi aussi j'ai eu envie que ça s'arrête. Je me suis sentie enfermée dans leur appart-maison-bureau sans pouvoir en sortir.

Je n'avais pas envie de subir leur tête à queue sur 150 pages. Et pourtant, j'ai soupé du morpion jusqu'au dîner.

Quant au style d'écriture, il frisait la vulgarité sabrant jusqu'à l'humour qu'il voulait faire passer.

Au fil des pages,  ma tension est devenue palpable. J'écartais mes doigts de pieds à les faire craquer, soufflais à chaque changement de page comme si je sortais d'une apnée et me levais toutes les 10 minutes pour m'envoyer un carré de chocolat. 

Je rends quand même à C&L ce qui appartient à C&L, à savoir une jolie scène finale, érotique et non vulgaire, teintée d'un brun de romantisme contemporain savoureux à souhait.

Eh bien, j'ai fini ce petit tome hier soir et je n'ai qu'un seul mot pour le définir : inintéressant.

Moi qui étais ravie de retrouver Chloé et Bennett, je suis tombée des nues devant la médiocrité  de cette nouvelle. Oui, j'ai bien dit "médiocre". Comparé au premier, j'ai trouvé que le style d'écriture était bien en-dessous de Beautiful Bastard. C'est bâclé, les dialogues sont faits n'importe comment (depuis quand on met deux points puis des guillemets au milieu d'une ligne de dialogue pour continuer le dialogue ?! ), l'histoire est ennuyeuse et les flash-back ne servent qu'à rallonger la sauce.
 
Si, dans le premier, la vulgarité prenait tout son sens puisqu'elle faisait partie des personnages, dans Beautiful Bitch, elle devient vite lourde et gratuite. Des put*** chaque fois qu'un personnage ouvre la bouche, chaque fois qu'il pense, même dans les descriptions. En gros, des put*** à tous les paragraphes. Sans oublier bien sûr les divers synonymes de la partie sensible masculine, notamment ceux qui commencent par un B et par un Q. D'habitude, la vulgarité ne me fait pas peur si elle est justifiée, mais dans une histoire aussi courte, on est vite noyé. D'autant que Chloé passe son temps à insulter Bennett, sans justification. Difficile de renouer avec ce couple dans ces conditions.

Et, soyons honnête, il ne se passe rien. Absolument rien. On suit juste le train-train des deux protagonistes, entre le boulot et les "j'ai pas le temps de te voir parce que je travaille", et autres envies de s'envoyer en l'air. Aucun intérêt. Pas de péripétie, pas de situations délicates, et même pas d'humour, c'est dire ! L'humour légendaire de Beautiful Bastard a totalement disparu.

Quant au récit en lui-même, il m'a l'air d'avoir été bâclé et expédié à toute vitesse juste pour faire plaisir aux fans. En gros, un total raté. Je n'ai même pas envie de lire Beautiful Stranger.