Unsticky de Sara Manning

Résumé (Trad BdP)

L'argent fait tourner le monde - c'est ce qu'apprend durement Grace Reeves, la vingtaine. Elle est désillusionnée et possède des dettes massives.
Alors quand Vaughn, un sexy marchand d'art, riche et plus âgé qu'elle, apparaît, elle est intriguée malgré elle. Pourrait-elle supporter de devenir la femme au bras d'un papa gâteau ?

Très vite, Grace se retrouve plongée dans un monde d'argent et de privilèges, à l'entière disposition de Vaughn avec en retour des milliers de livres de luxueux cadeaux, de vêtements hors de prix et en liquide. Mais où est la ligne entre se conduire comme la petite amie trophée, et se vendre pour de l'argent ?

Et, plus important, qu'est-il advenu de l'amour ?

Mon avis

Unsticky est un petit pavé, une romance contemporaine avec un brin de chick-lit, d'une auteur pas très connue avant la sortie de ce livre, dont certains aspects ont souvent été comparés avec Fifty Shades.

Unsticky… littéralement, celle qui n'arrive pas à rester avec un homme plus de trois mois. C’est la limite de Grace. Une limite qui ne sera franchi que lorsqu’elle rencontrera Vaughn.

Cet homme, un inconnu qu’elle a rencontré en plein milieu d’un magasin et qui l’a réconfortée alors qu’elle venait juste de rompre avec son dernier copain en date, va lui proposer un contrat bien particulier, un contrat lui proposant de devenir sa maîtresse. Il est plus âgé qu’elle d’au moins une bonne quinzaine d’années, mais il est riche, et particulièrement séduisant.

Grace est un peu déconnectée de la réalité… Elle a un petit air de Becky, l’héroïne de l’accro du shopping de Sophia Kinsella. Elle aussi possède x cartes bleues et a des tendances d’achats compulsifs. Elle aime les vêtements, elle aime les sacs... En bref, elle aime le shopping. Mais le compte en banque ne suit pas, et son job est dur à vivre. C’est la raison pour laquelle elle va accepter le contrat.

Sara Manning s’est lancée dans un pari risqué. Celui de nous faire aimer un homme odieux. Car disons-le d'emblée, Vaughn est un héros parfois limite détestable. Il prévient Grace dès le départ, il ne sera pas un homme facile à vivre. C’est le cas de le dire. Jamais un merci, ronchon, exigeant, arrogant… Il tient à ce que Grace obéisse à chacune de ses directives. Sa vie se résume autour de son job et de l’art. Sa maîtresse est le moyen pour lui de gagner des points en société.

L’argent. La frontière bien mince entre un job de « maîtresse » et, disons-le franchement, une prostituée. La situation paraît assez ambigüe au long du roman. Tandis que les semaines défilent, nous voyons ces deux héros se rapprocher, se polir les angles. Entièrement narré à la troisième personne, l’auteur a tout de même choisi de se limiter à la vision de Grace, nous laissant complètement dans l’ombre quant au personnage de Vaughn.

Nous voyons Grace peu à peu se transformer au fil des pages en autre chose que cette jeune femme frivole, presque effacée et qui se laissait marcher sur les pieds par presque tout son entourage… grâce à Vaughn. Elle s’endurcit, mûrit aussi, et apprend à connaître cet homme froid et fermé. Et la transformation n’est pas à sens unique. Car Vaughn aussi va être affectée par cette jeune femme.

‘We’re not objectionable,’ Grace contradicted. ‘We’re broken. It’s like we have all these jagged edges that scare other people off, but when we’re with each other, our jagged edges fit together and we’re almost whole.’

Une histoire qui a des allures de conte de fée moderne, avec des personnages bourrés de défauts mais qui, à deux, se complètement parfaitement.