Les mariés du destin de Nicola Cornick
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Les mariés du destin de Nicola Cornick
Résumé:
Angleterre, 1808
Très élégant dans son frac sombre, lord Robert Selborne observait nerveusement la foule des invités. D'ordinaire, assister à un mariage n'était pour lui qu'une formalité : en tant que lord, il était convié d'office aux noces les plus prestigieuses. Mais ce mariage-là _ celui de sa cousine _ était différent. Car, selon le testament de son défunt
père, c'était précisément lors de cette cérémonie qu'il devrait choisir sa future épouse s'il voulait entrer en possession de son héritage. Et, pour compliquer encore les choses, les dispositions testamentaires de son excentrique grand-mère, récemment décédée elle aussi, lui imposaient, une fois l'alliance conclue, d'attendre cent jours pour la consommer ! Dans ces conditions, trouver la perle rare relevait de la gageure...
Mon avis
Ce petit roman, plutôt bien écrit, démarre sur un postulat assez original et que l'on devine plein de promesses : comment un bel homme jeune, mais un peu déphasé, parviendra-t-il à se marier tout en restant chaste 100 jours, dans le but avoué de toucher les héritages conjoints de son père et de sa grand-mère?
L'entrée en matière est alléchante, les premières scènes bien écrites, où l'on découvre notre héros aux prises avec son notaire de famille...aussitôt suivie par une scène de
présentation de l'héroïne, Jemima Jewell, fille de...ramoneur.
Ah, voilà une trouvaille ! Et la transcription de leur rencontre, lors d'une fête familiale, fonctionne à merveille, avec un effet réussi de narrations décalées (la rencontre, perçue par le héros, puis par l'héroïne) qui transmet un bel effet de ralenti, en équation avec les sentiments des deux jeunes gens à ce moment-là.
Leur personnalité, riche et fouillée dans la première partie du roman, est construite sur un sentiment de décalage, de mal-être général, voire de solitude .
L'un, ancien militaire de 25 ans, est sujet aux cauchemars, blessé aussi dans
ses sentiments filiaux par l'attitude intransigeante de son père ; l'autre, en but à la violence et à la grossièreté quotidienne de son géniteur, est nantie d'une solide éducation, offerte par les revenus conséquents de son ramoneur de père.
Mais si le premier a su conserver une certaine naïveté pour oser encore croire en l'humanité, la seconde ne peut se défaire d'une défiance toute en silences et en cynisme
affichés. Robert, comte de Selborne, veut en effet croire en l'avenir, si bien que, courageux, droit, compatissant, il offre son cœur à sa jeune épousée, tout déstabilisé qu'il soit par ses mouvements incontrôlables . Elle, toutefois, porte un regard très lucide sur les difficultés sociales qu'elle constate au quotidien, ainsi que sur le côté aliénant des sentiments amoureux. Loin de nous confiner dans l'angoisse , Nicola Cornick laisse entrevoir une belle palette de moments romantiques, comme cette jolie scène au clair de lune, romantique, toute en respect et en charme désinvolte.
Pourtant, si la romance fonctionne à merveille, l'enrobage du récit souffre à mon avis de trop d'incohérences pour emporter une adhésion parfaite : la différence de statut est vraiment immense, et il est difficile de croire à l'acceptation d'une fille de ramoneur dans une famille de haute noblesse anglaise en ce début du XIXème siècle.
De même, le frère de Jemina, Jack Jewell, se voit lui aussi doté d'une histoire d'amour atypique, tout en manquant de lisibilité (Il parle le plus souvent comme un véritable gentleman éduqué, alors qu'il est mentionné à plusieurs reprises qu'il est illettré et qu'il parle argot).
La deuxième partie du roman, après l'installation au château, a malheureusement
tendance à s'effilocher, même si l'on est toujours ravi d'assister aux progrès des sentiments amoureux entre Rob et Jemima. Il est regrettable que Robert devienne aussi lisse, et que Jemina ait évacué son côté aride au profit d'une sorte de béatitude légèrement teintée d'inquiétude, le tout dans un esprit plutôt bon enfant.
En conclusion, que dire? Ce livre procure un agréable temps de lecture, un rien décevant, mais charmant, charmant quand même... Donc je lui mets un
parce que j'adore Nicola Cornick et sa Bride Trilogy peut-être !
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