Projecteurs sur ... Robin Schöne !

(Karen) — Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?
(Christy)— Je voudrais être sûre que personne ne m'a vue. Tu as trouvé l'endroit sans problème ?
(Karen) — Ne t'inquiètes pas ! Qui penseraient que des femmes aussi respectables que nous se rendraient ici ? !
(Christy)— Respectables... perso, je me laisserais bien tenter par l'un des ces messieurs à l'allure angélique...
(Karen) — Respectables aux yeux du monde très cher! Tu as vu les deux hommes qui parlent 3 tables plus loin ?
— Vus.
— Je ne sais pas encore lequel du blond ou du brun m'excite le plus. Ils sont si... je ne trouve même pas les mots pour les qualifier !
— À la fois intrigants et effrayants ?

Un léger silence s'installe...

— Oh la garce !
— De qui tu parles ?
— De cette femme voilée qui vient de s'asseoir auprès d'eux !

On ne voyait pas grand chose de la femme judicieusement dissimulée sous l'ample capuche d'une cape grise. Une tenue élégante, luxueuse. Faite pour cacher plus que pour révéler. De toute évidence ce n'était pas la cape d'une prostituée.

— Hum ça m'a tout l'air d'une dame patronnesse qui cherche à s'encanailler !
— Tu crois ?
— Cachée comme elle est, c'est sûr ! Par lequel des deux crois-tu qu'elle soit intéressée ? Les deux , peu-être... la sa****
— Aucune idée... Elle vient de parler d'anges ou je me trompes ?
— Non, c'est bien ce qu'il m'a semblé entendre! Bizarre. Autant le blond a vraiment l'air d'un ange, autant je ne qualifierais pas vraiment le brun ainsi. On dirait plutôt un démon.
— Bah, ils se refusent rien, on leur apporte du champagne. Oh, mais... mon Dieu, le brun , son visage... ce sont des cicatrices ?
— Oui... Et il n'y en a pas que le visage, on dirait.
— Seigneur, mais qu'a-t-il pu lui arriver ?
— Attends ! Je ne peux pas y croire ? ! Mais si ! Ça doit être lui ! Tu sais... celui qui défrayait la chronique il y a quelques années avant d'interrompre son activité à cause d'un incendie !
— Mais oui ! Le fameux monsieur des Anges !
— Mon Dieu, si c'est lui, cela signifie que l'homme blond à côté de lui, n'est autre que le patron de l'établissement !

Caroline, une amie de Karen, vient s'installer à notre table, visiblement fébrile.

(Caroline) — Ne serait-ce pas le patron de cet établissement à la table là-bas ? On murmure qu'il a des goûts particuliers ...
— Justement, Karen pense aussi que c'est lui.
— Être avec lui pour la nuit, c'est tutoyer les Anges ...
— Oui, ça doit être lui. Des goûts particuliers ? Je n'ai absolument rien entendu à son sujet si ce n'est que personne ne s'est jamais vanté d'avoir couché avec lui...
— On murmure pourtant qu'il est plutôt gâté par la nature ...
— Pour ma part, j'ai cru comprendre que son nom lui venait de son... hum... enfin, il sait comment s'y prendre avec les femmes, quoi.
— Hum, je crois qu'on ne parle pas du même homme ! Je parlais du blond, et toi ?
— Du brun.
— Mais tout de même, le brun traîne une réputation bien trop sulfureuse pour que j'ose m'y frotter, on parle même de femmes mortes d'amour pour lui …

Nous nous taisons quelques secondes. Le temps de méditer nos propos et de lorgner outrageusement vers l'alcôve où se tiennent les deux hommes et l'inconnue encapuchonnée.

— On prétend même que le propriétaire est chaste depuis 14 ans, un drame épouvantable ...
— Mince, quel gâchis! un tel mâle! Je me demande ce qui lui est arrivé. En tout cas, ce n'est absolument pas la réputation du brun.
— J'ai entendu dire qu'il était le meilleur amant de tout Londres.
— Oui et qu'il est merveilleusement bien monté. Quelle taille à votre avis ? En même temps vous avez vu ses mains....
— Mais Karen, un peu de tenue !
— Oh arrête de faire la prude, Chris ! Comme si on ne parlait jamais de ça...
— Et puis tu as vu où nous sommes ? C'est la maison de tous les plaisirs … Pour en revenir à ta question, Karen, je pencherais pour 23 ou 25 cm. Vous vous rappelez de ce valet que mon mari avait employé... Il avait les mêmes mains...
— Mummm... Oui, celui que tu m'avais prêté lorsque j'étais en manque de... valet ?
— Il faisait merveilleusement bien son ...travail. Mais vous croyez que le brun est toujours capable des prouesses du passé, avec de telles cicatrices, ça doit rebuter un peu, non ?
— Il semblerait que la chose ne gêne pas la dame, en tout cas... Oh, je crois qu'il vont s'en aller.
— Ça dépend jusqu'où elles s'étendent... Mais je me porte volontaire pour vérifier. Vous avez vu la manière dont il regarde la femme voilée ? Avec quelle avidité ? On dirait un homme affamé...
— Oui, il me ferait peur. Tant d'envie, de désir... oui tu as raison, c'est de la faim ! Mais quel homme !
— Oh purée, ils se lèvent ! Ah les filles, pas de chance : la dame a gagné le gros lot, elle part avec le brun aux yeux violets.

L'homme brun au visage ravagé de cicatrices entraîne la femme à l'écart, mais pas assez pour que nous manquions la scène. Il prend son visage entre ses mains et se presse contre elle. Il se penche vers elle, semblant humer les parfums de son corps. Il l'embrasse alors tout doucement...
L'homme s'efface ensuite pour la laisser le précéder hors de la taverne enfumée, dans la fraîcheur de la brise printanière...

— J'hallucine ! mais qu'est-ce qu'il a fait ? Vous avez vu ça ?
— Il l'a touchée et elle semble avoir adoré cela ...
— Hou la la, chaleur !
— La garce ! Bon, j'ai besoin d'un homme là ! Vous m'aidez à choisir ?

Gloussement à la table.

— Il y en a tant, je ne sais lequel choisir … Vraiment dommage que le magnifique blond ne puisse nous servir ...
— Bon les filles, je craque, je vais me renseigner !

Karen lève le bras et demande au serveur de se rapprocher.

— Excusez moi monsieur. Est-ce que l'homme blond assis seul à la table du fond est disponible ?
— Non madame, répond le serveur. Il s'agit du patron et il ne prend aucun client. (il se penche et chuchote) Et quand bien même... vous n'êtes pas du bon sexe pour l'intéresser.


Le serveur s'éloigne. Karen, Caroline et moi nous consultons un instant du regard sans émettre la moindre parole. Puis, dans un silence quasi religieux, nous nous levons de table et quittons discrètement l'établissement.

Merci les filles pour ce bon moment! Karen est une petite coquine

Ah nos deux anges...on les aime tant!
Euuuuh l'ange blond il est à moi et rien qu'à moi, je partage pas

Comme Isatis, je vous remercie pour cette lecture. Un délice

Merci les filles

Bravo les filles ! C'était vraiment bien pensé !

Isatis, nous nous complétons si bien... Je rêve de me blottir contre les cicatrices de Michael.

J'adore les filles !!
Bravo, cet échange est génial !!!!!
Robin Schone, quel auteur !!

Merci les filles! on adore tellement nos deux anges...

Isatis j'adore ton avatar et ta bannières!

J'aime beaucoup Bravo les filles !

heu au risque de paraître venir de Mars, ce délicieux dialogue fait référence à quelle série ?



Bravo les filles !

Il s'agit de la série L'amant, seul le premier tome a été traduit L'amant de mes songes, malheureusement...

Merci Karen

Oui, Isatis a raison.

Nous avons joué sur une rencontre fictive se passant au début du roman "L'amant de mes songes", lorsque Anne arrive à La maison de Gabriel pour y rencontrer Michel des anges.

Oh les coquines !
J'ai bien ri devans certains passages !

— Mais Karen, un peu de tenue !
— Oh arrête de faire la prude, Chris ! Comme si on ne parlait jamais de ça...

Merci les filles pour ce Sous les projecteurs !
Il me reste plus qu'à trouver ce roman...

Contente que tu te sois amusée