Les Anges - Tome 2 : La Femme de Gabriel de Robin Schone

Les Anges
Tome 2 : La Femme de Gabriel
de Robin Schone
Titre VO : Gabriel's woman

VO:

Tome 1 : L'amant de mes songes

Je viens de refermer ce livre, et j'en suis encore soufflée. Le premier tome avait été un petit coup de coeur; celui-ci sera en revanche un vrai, un intense.

Victoria Childers est une femme de 34 ans qui a tout perdu: sa famille, ses amis, son emploi. Elle vit dans la rue depuis le jour de son renvoi par la famille où elle officiait comme préceptrice, et connaît depuis la faim, la peur, l'incertitude. Il ne lui reste plus que sa dignité et surtout sa virginité, qu'elle décide de vendre au plus offrant pour s'assurer un revenu ponctuel. C'est dans cette optique qu'elle se rend à La Maison de Gabriel.
Gabriel, l'ange blond du premier tome, reçoit le même jour un mot disant que cette jeune femme lui est destinée, et que "la pièce peut commencer". Suspicieux et cherchant sa vengeance, il propose l'enchère la plus haute de 2000 £ pour la virginité de Victoria. Cette rencontre programmée va tout changer, de fil en aiguille la tension et les sentiments vont progressivement monter pour en arriver à un final qui m'a laissé une petite larme à l'oeil.

Il y a deux phases qui se détachent très nettement dans ce tome. Toute la première moitié (voire un peu plus même) constitue toute l'installation de la relation et du suspense de l'histoire. Elle nous confirme le côté torturé et sombre de Gabriel, dont on a eu un aperçu de la vie (atroce) dans le premier tome. On apprend également à y connaître Victoria, dont on se prend rapidement d'affection; elle est une héroïne forte, mature, désespérée, qui a abandonné sa dignité au profit de sa survie. La relation entre les deux est extrêmement tendue, chacun des deux héros étant comme un animal sauvage mis en cage, alternant les attaques verbales et psychologiques. Les bases du suspense y sont posées, et le rythme de l'histoire y est assez déroutant, car on capte quelques bribes par-ci par-là de l'intrigue principale, et on ne comprend pas tout...

Puis, passée cette première moitié, un évènement fait tout basculer entre les deux héros. On y comprend enfin les enjeux et les attentes de chacun, les risques encourus, on réalise en même temps qu'eux ce qu'ils sont prêts à sacrifier ou non.
Mais surtout, au décours d'une scène (magistrale) sous la douche, on reçoit en plein dans les yeux (et le coeur) une explosion de sentiments, de blessures, de douleurs, de besoins, de désirs charnels... C'est fort, magnifique, époustouflant, brillamment écrit, chacun des deux héros y repousse les limites psychologiques et sentimentales de l'autre, les amène à baisser les armes, à fendiller les carapaces, pour y découvrir la personne profonde qui vit dans chacun des deux héros. (J'ai d'ailleurs lu cette scène en deux fois, j'ai été obligée de faire une pause au milieu tellement l'intensité de cette scène m'avait secouée.)
A partir de là, on découvre le Gabriel qu'on attend depuis le début, l'enfant blessé, le prostitué conditionné à plaire aux hommes, l'écorché vif, l'homme qui suscite une palette d'émotions incroyable, celui qui a fait du prénom qu'il a choisi une douce ironie, qui ne croit pas à côté angélique. Il ne voit en lui que la noirceur, et Victoria (dont le prénom est également très intelligemment choisi, puisqu'elle sera la victoire de Gabriel) va l'aider à voir les choses autrement.

L'écriture de Robin Schone prend alors toute son ampleur, elle est belle, profonde, brute, lyrique... Les scènes intimes ne sont jamais là pour combler un vide, elles sont une forme d'expression à part entière entre les deux héros, tous deux ont tellement refoulé de choses qu'il leur est vital de se retrouver lors de ces scènes.
Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai annoté et surligné des passages. Je voulais vous en faire partager certaines, mais il m’est très difficile de faire un choix...

Ce roman, m'a touchée, émue, remuée. Le prénom du héros, ainsi que l'ajout des multiples phrases en français (même si ils sont parfois hasardeux et maladroits) m'ont inévitablement fait penser au merveilleux Broken Wing de Judith James, l'intensité et la sensualité en plus. C'est ce qui va, en partie, justifier que Gabriel's Woman obtiendra une meilleure note que l'autre.

Bref, cette lecture a tout simplement été pour moi un concentré de ce qu'une amatrice de romance recherche dans un livre. J'ai vécu des émotions fortes, j'ai ressenti de l'amour, de la rage, du chagrin, j'ai aimé les personnages avec une force incroyable, pour au final finir soufflée d'avoir vécu tout ça en moins de 400 pages.
Il me reste à espérer que la sortir VF (annoncée pour 2015) sera légèrement avancée pour que les lectrices françaises puissent en profiter également.
Merci Robin Schone (et bien évidemment merci Isa pour le conseil...   )

Ma note: 4.95/5

J'ai aimé ce roman, mais je comprends qu'on puisse ne pas accrocher. L'écriture de Robin Schone m'a déstabilisée au début, car ayant lu le premier tome il y a longtemps, j'avais oublié son style. L'atmosphère très sombre, limite glauque, de l'histoire m'a mise mal à l'aise, mais malgré moi j'ai été happée dans ma lecture, et j'en ressors avec l'impression d'avoir moi-même vécu une expérience intense. 

Je ne dirai pas que Victoria et Gabriel sont émouvants, car ce sont des personnages tellement hors du commun qu'il est difficile de se projeter en eux. Ce qu'ils ont vécu est affreux, surtout Gabriel. J'ai eu beaucoup de mal à m'imaginer à leur place, ce qui fait je pense que je n'ai pas été totalement entraînée par le livre. Mais l'histoire est tellement intrigante que l'on a envie d'en savoir plus, et donne place à certaines scènes vraiment très belles. Même si tout se déroule au final sur un laps de temps très court, j'ai aimé la manière qu'ont Victoria et Gabriel de se comprendre et de s'apprivoiser. La relation entre Michael et Gabriel est fascinante. Ce mélange de haine et d'amour est très fort.

Quant à l'histoire en elle-même, il faut bien l'avouer, elle est assez tordue. Ce deuxième homme est horrible, et nous montre une sorte de raffinement dans l'horreur des mœurs d'autrefois. Robin Schone ne nous épargne aucun détail, et pourtant j'avais l'impression de lire quelque chose d'élégant et de sophistiqué. C'est assez difficile à expliquer.

Bref, même si je n'ai pas totalement été emportée par l'histoire et ses personnages, je reconnais volontiers avoir adoré ce roman. L'histoire est originale et sort des sentiers battus. Vivement un prochain roman de l'auteur !

Lire la "Femme de Gabriel"  fut pour moi comme plonger dans les méandres du coeur de ce personnage sombre et émouvant à la fois. S'immerger dans son passé traumatisant, ses souvenirs terribles, ses peurs inavouables, mais ses espoirs inconscients d'aimer et d'être aimé tout simplement.
C'est un voyage intense, parfois terrifiant mais qui trouve une issue des plus salvatrices: l'amour partagé.
Ce fut extraordinaire de voir Victoria, ramener Gabriel peu à peu vers de meilleurs sentiments, reconsidérer son estime et envisager de lâcher prise, de faire confiance; alors qu'elle même a eu son lot d'évènements tragiques.

Et on en vient à se demander au final "qui est l'ange de l'autre?"
Quant à ce "deuxième homme" quel monstre!!  
Je réalise que je ressors de cette lecture un peu confuse. Je ne peux pas vraiment dire que je n'ai pas aimé ce roman mais ce n'est pas un coup de coeur non plus.

      ,25 / 5

Robin Schone a décidément l'art de nous plonger dans une ambiance tout à la fois oppressante et raffinée, d'allier cruauté, manipulation et éveil des sens.
La première partie, ce huis-clos entre Victoria et Gabriel est toute en tensions. les joutes verbales entre les deux personnages sont bien éloignées de ce à quoi nous sommes habituées dans nos romances historiques. Ici les mots sont des armes et ni Gabriel ni Victoria ne veulent courber l'échine, tous deux veulent atteindre leur but. Bien que dépassée par les évènements, Victoria ne s'écroule pas face à Gabriel, elle croise le fer avec lui et tient bon, si dur cela soit-il.

Gabriel ... J'ai rarement croisé un personnage aussi complexe et ténébreux, pour le coup c'est vraiment un homme brisé, dans tous les sens du terme, un homme plein de noirceur qui se déprécie constamment. J'ai aimé que Victoria brave ses propres peurs pour embrasser celles de Gabriel afin de les combattre.

En effet, certaines scènes sont magistrales, brillamment écrites (et oui, la fameuse scène de la douche tient toutes ses promesses) et fortes en émotion. La cruauté et le pouvoir de destruction du "deuxième homme" sont tout simplement abjects, et voir ce personnage prendre tant de plaisir à manipuler les différentes pièces de son jeu macabre renforce le côté glaçant de la chose.

Je reste stupéfaite par le talent de l'auteur, par son style incisif, si précis, par cette capacité qu'elle a à retranscrire des émotions si noires, par ce pouvoir de nous briser le coeur en même temps qu'elle nous accorde un peu d'espoir. Les métaphores qu'elle utilise sont très belles, un certain conte m'a mis les larmes aux yeux, tant par son sens de l'à-propos que son symbolisme.

La Femme de Gabriel est le genre de livre qui ne nous laisse pas indemne !

♥ ♥ ♥ ♥ .5/5