Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
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Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Voici la toute première nouvelle du concours spécial Halloween. N'hésitez pas à participer vous aussi et à m'envoyer vos textes, sachant qu'il n'y aura pas moins de 7 gagnantes ! Bonne lecture !
Missing-moment à Poudlard, au soir du 31 octobre, lors de la sixième année d’un certain sorcier à lunettes et de ses amis. Suite à la mauvaise blague de notre esprit frappeur préféré, Ron et Hermione se retrouvent dans une position des plus inconfortables…
(Un missing-moment étant un passage imaginé dans une histoire déjà écrite, mais qui aurait pu réellement se passer puisque l’auteur a laissé un blanc dans son récit)
Ron Weasley courait de toutes ses forces. Il avait l’impression que ses poumons allaient exploser, imploser, ou bien alors sortir de son corps pour se répandre par terre en un tas informe dans lequel il se prendrait certainement les pieds. Les citrouilles magiques qui flottaient toutes seules dans les airs formaient comme des taches oranges informes alors qu’il passait devant à toute allure. Avec un sentiment de malaise croissant, il serra les dents et accéléra l’allure.
Elle allait le tuer.
Ne prêtant pas attention à un groupe de microbes de deuxième année agglutinés en haut de l’escalier, il souleva une tapisserie et descendit quatre à quatre les marches du passage secret qui menait à la grande salle.
Elle allait le tuer.
Avec l’impression de ne plus toucher le sol, il arriva enfin au rez-de-chaussée et retint un soupir de soulagement en voyant qu’elle n’était pas encore arrivée. Une foule d’élève se pressait devant les portes de la grande salle pour assister au banquet d’Halloween, mais elle n’était visible nulle part.
-Hum hum…
Ah. Apparemment, il avait parlé trop vite. Comme au ralenti, il se retourna avec prudence pour se retrouver face à une Hermione Granger visiblement furieuse. Les bras croisés sur sa délicieuse petite poitrine, elle tapait du pied, de fines étincelles rouges sortant de sa baguette magique en rythme.
Elle allait réellement le tuer.
-Mais où diable étais-tu ?! lança-t-elle d’un air courroucé en faisant des moulinets avec sa baguette toujours allumée. J’ai du distribuer à tout le monde le nouveau mot de passe de la salle commune, conduire les premières années toute seule jusqu’ici, et même donner une retenue à un élève de Serpentard qui s’était caché dans une armure pour effrayer les élèves des autres maisons ! Mais qu’est-ce que tu fichais à la fin ? Je t’avais pourtant dit qu’il fallait que tu sois dans la tour de Gryffondor après les cours pour m’aider à faire descendre tout le monde ici !
-Heu… Je n’ai pas vu l’heure passer…
Ce qui était absolument vrai. Il avait été tellement absorbé par sa partie d’échec avec Harry qu’il en avait oublié ses devoirs de préfet. Mais il n’allait certainement pas le lui dire.
-Et que faisais-tu pour être si occupé ?
-Je terminais mon devoir pour Rogue.
Ca, par contre, c’était un pur mensonge. Hermione devait s’en douter car elle lui jeta un regard soupçonneux.
-Tu ne prends vraiment pas ton rôle de préfet au sérieux. Tout ce qui t’intéresse, c’est d’utiliser la salle de bain des préfets et de donner des retenues aux élèves des autres maisons que Gryffondor.
-Ce n’est pas vrai. J’aime aussi beaucoup enlever des points à Crabble et à Goyle quand ils marchent dans les couloirs. Leur visage idiots est une raison valable à elle seule.
Elle ouvrit la bouche dans l’intention évidente de répliquer, mais un sourire amusé apparut sur ses lèvres avant qu’elle n’en ait eu le temps, et elle haussa finalement les épaules.
-On ferait mieux de remonter dans la salle commune voir s’il reste encore du monde, marmonna-t-elle en lui tournant le dos.
Ron la suivit sans rien dire, pas si enthousiasmé que ça par l’idée d’obliger les retardataires à descendre pour le banquet. Tandis qu’ils remontaient silencieusement le grand escalier de pierre, ses yeux dérivèrent bien malgré lui sur la taille de la jeune fille, qui se trouvait fort malencontreusement au niveau de son visage. Nonobstant la robe de sorcier grossièrement taillée qu’elle portait, le tissu ondoyait lascivement au rythme de son déhanché, et il sentit son cœur battre un peu plus vite qu’à l’accoutumé. Sa course folle à travers tout Poudlard l’avait certes essoufflé, mais ce n’était rien comparé à ce qu’il ressentait à l’instant même. Content qu’elle ne puisse pas voir ses oreilles probablement rouges de confusion, il se força à détourner le regard.
Il remarqua alors que certains élèves qui les croisaient en sens contraire saluaient chaleureusement Hermione. Un peu trop chaleureusement d’ailleurs.
-Des membres du club de Slug j’imagine… siffla-t-il, acide.
Hermione lui jeta un regard agacé par-dessus son épaule.
-Oui, et alors ?
-Oh, rien du tout… bougonna-t-il.
Il détestait ces élèves triés sur le volet qui allaient aux fameuses soirées qu’organisait le professeur Slughorn. Et cela n’avait absolument rien à voir avec le fait qu’il n’était pas invité, alors que Hermione elle s’y rendait pratiquement toutes les semaines. Enfonçant les mains dans les poches de sa robe de sorcier, il ne dit plus un mot jusqu’à ce qu’ils arrivent finalement devant le portrait de la grosse dame qui gardait l’entrée de la salle commune de Gryffondor.
-Citrouille, prononça-t-elle à l’intention du tableau.
Celui-ci pivota pour dévoiler le trou dans le mur qui permettait d’accéder à la salle commune. Ron et Hermione le franchirent alors.
-Je monte faire un tour dans le dortoir des filles pour voir s’il ne reste personne, toi va vérifier celui des garçons.
Le contrôle du rouquin fut rapide, et une fois son inspection terminée, alors qu’il ne trouva rien de plus intéressant que le crapaud de Neville, Trevor, caché sous un lit, il retourna dans le salon attendre que Hermione redescende à son tour. Il s’affala dans un fauteuil moelleux et poussa un soupir résigné. Le fait qu’ils aient tous les deux été élus préfets n’avait jamais réellement posé de problème, mais la promiscuité qu’exigeait ce poste commençait à devenir de plus en plus gênante. Et dire que la dernière fois, il avait justement failli la surprendre dans la salle de bain réservée aux préfets qu’elle avait mentionné.
A cette idée, son sang bouillonna dans ses veines. Que c’était compliqué d’être amoureux de sa meilleure amie parfois…
-Je crois que tout le monde est en bas, je n’ai vu personne, déclara celle-ci d’une voix satisfaite en descendant l’escalier en colimaçon.
Alors qu’il se redressait, il remercia silencieusement Merlin de ne pas porter un de ces horribles pantalons étroits qu’affectionnaient tant les moldus.
Hermione passa une main dans ses cheveux ébouriffés et le regard de Ron fut irrémédiablement attiré par ce geste. Il ne savait pas exactement pourquoi, mais il avait toujours préféré les petites mains d’Hermione, toutes tachées d’encre qu’elles étaient, aux mains des autres filles aux ongles roses et si bien manucurés.
-On devrait nous aussi retourner dans la grande salle, je ne veux pas être en retard pour le banquet, dit-elle en se faufilant devant lui.
Ron, qui dépassait la jeune fille d’une bonne tête, respira soudain le parfum de ce qu’il supposait être son shampoing et étouffa un grognement appréciateur.
Il lui emboita le pas, et alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie, Hermione poussa soudain un cri strident. Ron, les doigts crispés sur sa baguette, releva la tête et vit Peeves, l’esprit frappeur du château, sortir comme un diable en boîte de derrière un mur, les bras levés au dessus de sa tête dans une posture qui se voulait apparemment effrayante. Rien de bien inhabituel donc, le fantôme était encore plus déchainé qu’à l’ordinaire les soirs d’Halloween. Le rouquin leva un sourcil moqueur et allait apostropher Peeves quand Hermione poussa un deuxième cri et se mit à reculer, visiblement paniquée. Ron examina le spectre de plus près, et remarqua alors que ce dernier tenait une douzaine d’insectes en tout genre entre ses doigts boudinés. Une cohorte de scarabées, mille-pattes et autres scolopendres grouillaient et se débattaient pour lui échapper. Chose qu’ils n’auraient apparemment pas à faire très longtemps, puisque Peeves se dirigeait droit sur eux dans l’intention évidente de déposer son butin sur leur tête.
-Oohhh, mais qui voilà ? caqueta ce dernier de sa voix stridente. Nos préfets pas si parfaits !
Ron sortit tout de suite sa baguette magique, et alors qu’il jetait un sort à Peeves pour le faire déguerpir, Hermione, qui s’était retournée dans sa hâte d’échapper au mauvais esprit, le heurta de plein fouet. Le jeune homme eut tout juste le temps d’apercevoir l’horrible petit bonhomme s’enfuir dans les airs sur ses jambes bouffies, se tenant le postérieur sur lequel Ron venait le lancer un maléfice cuisant, qu’il basculait par-dessus l’accoudoir d’un canapé, entrainant Hermione à sa suite.
La jeune fille atterrit directement sur le rouquin, son corps se lovant tout naturellement contre le sien. Par automatisme, Ron l’enserra de ses bras.
Avec la désagréable impression que tout le sang de son organisme avait quitté son cerveau pour se réfugier dans une partie inférieure de son anatomie, il releva la tête pour s’assurer qu’elle n’avait rien. Mais la vision de son visage gracieux à quelques centimètres à peine du sien suffit à provoquer un bourdonnement constant dans ses oreilles. Avec ses joues rougies et sa bouche entrouverte, elle était à croquer.
Le silence s’étira, et ce qui ne dura certainement que quelques secondes lui parut durer des heures. Hermione le fixait avec un drôle d’air, une lueur au fond des yeux qu’il n’arrivait pas à identifier. Ce pourrait-il que ce soit du désir ? Elle remua doucement et Ron serra les dents. Si elle continuait comme ça, il ne répondrait plus de rien !
Hélas, la sorcière semblait s’être donné pour but de le torturer un peu plus car son visage se rapprochait sensiblement du sien. Il pouvait sentir son souffle sur ses propres lèvres, ses mains posées sur son torse, ses jambes mêlées au siennes… Son petit corps épousait parfaitement sa grande carcasse.
Elle était parfaite, il n’en avait jamais douté.
C’est ta meilleure amie, pensa-t-il de toutes ses forces. C’est ta meilleure amie, rien de plus.
Avec l’énergie du désespoir, il s’évertua à formuler une phrase. Tout plutôt que ce silence langoureux qui faisait voltiger des dizaines d’images toutes plus condamnables les unes que les autres dans sa tête. Sauf que sa tête, justement, semblait aussi vide que celle d’un Scrout à pétard.
Le visage d’Hermione était maintenant si proche du sien qu’il n’arrivait même plus à distinguer ses traits, et avec la pensée stupide que peut-être elle essayait de compter ses taches de rousseurs, il se demanda si elle aimait les roux. Après tout, son satané chat était roux, peut-être faillait-il y voir un signe.
-Ron…
Le simple murmure fit courir des frissons dans tout le corps du sorcier et il ferma les yeux. Ca y est, le moment était venu. Ron Weasley allait enfin embrasser Hermione Granger. Après cinq ans d’amitié, dont trois ans d’affection déniée et deux ans d’un amour caché, l’heure était enfin arrivée.
-Ron… répéta-t-elle d’une voix légèrement étranglée. Peeves est parti, tu peux me lâcher maintenant.
Le rouquin rouvrit brusquement les yeux avec la sensation qu’on venait de lui verser un seau d’eau froide sur la tête. Ses mains lâchèrent d’elles-mêmes la jeune fille et tandis qu’ils se relevaient tant bien que mal, il regarda partout sauf dans sa direction. Il savait très bien que ses oreilles ainsi que son cou devaient avoir la délicate carnation de la tomate.
-Hum… Bon ben, on f-ferait mieux d’aller retrouver les autres… balbutia-t-il maladroitement en se balançant sur ses pieds.
D’un pas raide, et toujours en évitant soigneusement son regard, il se dirigea vers la sortie. Ron sentit plus qu’il n’entendit Hermione le suivre, mais alors qu’il passait mentalement en revue les différentes manières de mettre fin à ses jours le plus rapidement possible, la main de la jeune fille agrippa son bras.
-Je suis désolée, souffla-t-elle. C’était idiot de paniquer comme ça pour de simples insectes.
Le rouquin hocha la tête sans dire un mot. Il se sentait tellement humilié qu’il en aurait été de toute façon incapable.
Ils retournèrent ainsi gauchement vers le hall, et il fallut plus d’une semaine à Ron pour oser croiser de nouveau le regard d’Hermione, et encore une de plus pour pouvoir lui reparler à peu près normalement. Il ne se rappela pas grand-chose du banquet d’Halloween, à part qu’Harry lui avait demandé s’il ne faisait pas une allergie au potage de potiron car jamais il ne l’avait vu si rouge. Etrangement, Hermione resta silencieuse tout au long de la soirée, ce qui ne fit qu’ajouter à son embarras.
Mais si Ron Weasley ce soir-là avait eu le courage d’un vrai Gryffondor, s’il avait osé regarder son amie en face, il aurait ainsi pu remarquer qu’il n’était pas le seul à afficher une mine défaite, et que la jeune fille avait les joues aussi rouges que ses propres oreilles, et le regard tout aussi fuyant.
FIN
Missing-moment à Poudlard, au soir du 31 octobre, lors de la sixième année d’un certain sorcier à lunettes et de ses amis. Suite à la mauvaise blague de notre esprit frappeur préféré, Ron et Hermione se retrouvent dans une position des plus inconfortables…
(Un missing-moment étant un passage imaginé dans une histoire déjà écrite, mais qui aurait pu réellement se passer puisque l’auteur a laissé un blanc dans son récit)
Une frayeur embarrassante
Ron Weasley courait de toutes ses forces. Il avait l’impression que ses poumons allaient exploser, imploser, ou bien alors sortir de son corps pour se répandre par terre en un tas informe dans lequel il se prendrait certainement les pieds. Les citrouilles magiques qui flottaient toutes seules dans les airs formaient comme des taches oranges informes alors qu’il passait devant à toute allure. Avec un sentiment de malaise croissant, il serra les dents et accéléra l’allure.
Elle allait le tuer.
Ne prêtant pas attention à un groupe de microbes de deuxième année agglutinés en haut de l’escalier, il souleva une tapisserie et descendit quatre à quatre les marches du passage secret qui menait à la grande salle.
Elle allait le tuer.
Avec l’impression de ne plus toucher le sol, il arriva enfin au rez-de-chaussée et retint un soupir de soulagement en voyant qu’elle n’était pas encore arrivée. Une foule d’élève se pressait devant les portes de la grande salle pour assister au banquet d’Halloween, mais elle n’était visible nulle part.
-Hum hum…
Ah. Apparemment, il avait parlé trop vite. Comme au ralenti, il se retourna avec prudence pour se retrouver face à une Hermione Granger visiblement furieuse. Les bras croisés sur sa délicieuse petite poitrine, elle tapait du pied, de fines étincelles rouges sortant de sa baguette magique en rythme.
Elle allait réellement le tuer.
-Mais où diable étais-tu ?! lança-t-elle d’un air courroucé en faisant des moulinets avec sa baguette toujours allumée. J’ai du distribuer à tout le monde le nouveau mot de passe de la salle commune, conduire les premières années toute seule jusqu’ici, et même donner une retenue à un élève de Serpentard qui s’était caché dans une armure pour effrayer les élèves des autres maisons ! Mais qu’est-ce que tu fichais à la fin ? Je t’avais pourtant dit qu’il fallait que tu sois dans la tour de Gryffondor après les cours pour m’aider à faire descendre tout le monde ici !
-Heu… Je n’ai pas vu l’heure passer…
Ce qui était absolument vrai. Il avait été tellement absorbé par sa partie d’échec avec Harry qu’il en avait oublié ses devoirs de préfet. Mais il n’allait certainement pas le lui dire.
-Et que faisais-tu pour être si occupé ?
-Je terminais mon devoir pour Rogue.
Ca, par contre, c’était un pur mensonge. Hermione devait s’en douter car elle lui jeta un regard soupçonneux.
-Tu ne prends vraiment pas ton rôle de préfet au sérieux. Tout ce qui t’intéresse, c’est d’utiliser la salle de bain des préfets et de donner des retenues aux élèves des autres maisons que Gryffondor.
-Ce n’est pas vrai. J’aime aussi beaucoup enlever des points à Crabble et à Goyle quand ils marchent dans les couloirs. Leur visage idiots est une raison valable à elle seule.
Elle ouvrit la bouche dans l’intention évidente de répliquer, mais un sourire amusé apparut sur ses lèvres avant qu’elle n’en ait eu le temps, et elle haussa finalement les épaules.
-On ferait mieux de remonter dans la salle commune voir s’il reste encore du monde, marmonna-t-elle en lui tournant le dos.
Ron la suivit sans rien dire, pas si enthousiasmé que ça par l’idée d’obliger les retardataires à descendre pour le banquet. Tandis qu’ils remontaient silencieusement le grand escalier de pierre, ses yeux dérivèrent bien malgré lui sur la taille de la jeune fille, qui se trouvait fort malencontreusement au niveau de son visage. Nonobstant la robe de sorcier grossièrement taillée qu’elle portait, le tissu ondoyait lascivement au rythme de son déhanché, et il sentit son cœur battre un peu plus vite qu’à l’accoutumé. Sa course folle à travers tout Poudlard l’avait certes essoufflé, mais ce n’était rien comparé à ce qu’il ressentait à l’instant même. Content qu’elle ne puisse pas voir ses oreilles probablement rouges de confusion, il se força à détourner le regard.
Il remarqua alors que certains élèves qui les croisaient en sens contraire saluaient chaleureusement Hermione. Un peu trop chaleureusement d’ailleurs.
-Des membres du club de Slug j’imagine… siffla-t-il, acide.
Hermione lui jeta un regard agacé par-dessus son épaule.
-Oui, et alors ?
-Oh, rien du tout… bougonna-t-il.
Il détestait ces élèves triés sur le volet qui allaient aux fameuses soirées qu’organisait le professeur Slughorn. Et cela n’avait absolument rien à voir avec le fait qu’il n’était pas invité, alors que Hermione elle s’y rendait pratiquement toutes les semaines. Enfonçant les mains dans les poches de sa robe de sorcier, il ne dit plus un mot jusqu’à ce qu’ils arrivent finalement devant le portrait de la grosse dame qui gardait l’entrée de la salle commune de Gryffondor.
-Citrouille, prononça-t-elle à l’intention du tableau.
Celui-ci pivota pour dévoiler le trou dans le mur qui permettait d’accéder à la salle commune. Ron et Hermione le franchirent alors.
-Je monte faire un tour dans le dortoir des filles pour voir s’il ne reste personne, toi va vérifier celui des garçons.
Le contrôle du rouquin fut rapide, et une fois son inspection terminée, alors qu’il ne trouva rien de plus intéressant que le crapaud de Neville, Trevor, caché sous un lit, il retourna dans le salon attendre que Hermione redescende à son tour. Il s’affala dans un fauteuil moelleux et poussa un soupir résigné. Le fait qu’ils aient tous les deux été élus préfets n’avait jamais réellement posé de problème, mais la promiscuité qu’exigeait ce poste commençait à devenir de plus en plus gênante. Et dire que la dernière fois, il avait justement failli la surprendre dans la salle de bain réservée aux préfets qu’elle avait mentionné.
A cette idée, son sang bouillonna dans ses veines. Que c’était compliqué d’être amoureux de sa meilleure amie parfois…
-Je crois que tout le monde est en bas, je n’ai vu personne, déclara celle-ci d’une voix satisfaite en descendant l’escalier en colimaçon.
Alors qu’il se redressait, il remercia silencieusement Merlin de ne pas porter un de ces horribles pantalons étroits qu’affectionnaient tant les moldus.
Hermione passa une main dans ses cheveux ébouriffés et le regard de Ron fut irrémédiablement attiré par ce geste. Il ne savait pas exactement pourquoi, mais il avait toujours préféré les petites mains d’Hermione, toutes tachées d’encre qu’elles étaient, aux mains des autres filles aux ongles roses et si bien manucurés.
-On devrait nous aussi retourner dans la grande salle, je ne veux pas être en retard pour le banquet, dit-elle en se faufilant devant lui.
Ron, qui dépassait la jeune fille d’une bonne tête, respira soudain le parfum de ce qu’il supposait être son shampoing et étouffa un grognement appréciateur.
Il lui emboita le pas, et alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie, Hermione poussa soudain un cri strident. Ron, les doigts crispés sur sa baguette, releva la tête et vit Peeves, l’esprit frappeur du château, sortir comme un diable en boîte de derrière un mur, les bras levés au dessus de sa tête dans une posture qui se voulait apparemment effrayante. Rien de bien inhabituel donc, le fantôme était encore plus déchainé qu’à l’ordinaire les soirs d’Halloween. Le rouquin leva un sourcil moqueur et allait apostropher Peeves quand Hermione poussa un deuxième cri et se mit à reculer, visiblement paniquée. Ron examina le spectre de plus près, et remarqua alors que ce dernier tenait une douzaine d’insectes en tout genre entre ses doigts boudinés. Une cohorte de scarabées, mille-pattes et autres scolopendres grouillaient et se débattaient pour lui échapper. Chose qu’ils n’auraient apparemment pas à faire très longtemps, puisque Peeves se dirigeait droit sur eux dans l’intention évidente de déposer son butin sur leur tête.
-Oohhh, mais qui voilà ? caqueta ce dernier de sa voix stridente. Nos préfets pas si parfaits !
Ron sortit tout de suite sa baguette magique, et alors qu’il jetait un sort à Peeves pour le faire déguerpir, Hermione, qui s’était retournée dans sa hâte d’échapper au mauvais esprit, le heurta de plein fouet. Le jeune homme eut tout juste le temps d’apercevoir l’horrible petit bonhomme s’enfuir dans les airs sur ses jambes bouffies, se tenant le postérieur sur lequel Ron venait le lancer un maléfice cuisant, qu’il basculait par-dessus l’accoudoir d’un canapé, entrainant Hermione à sa suite.
La jeune fille atterrit directement sur le rouquin, son corps se lovant tout naturellement contre le sien. Par automatisme, Ron l’enserra de ses bras.
Avec la désagréable impression que tout le sang de son organisme avait quitté son cerveau pour se réfugier dans une partie inférieure de son anatomie, il releva la tête pour s’assurer qu’elle n’avait rien. Mais la vision de son visage gracieux à quelques centimètres à peine du sien suffit à provoquer un bourdonnement constant dans ses oreilles. Avec ses joues rougies et sa bouche entrouverte, elle était à croquer.
Le silence s’étira, et ce qui ne dura certainement que quelques secondes lui parut durer des heures. Hermione le fixait avec un drôle d’air, une lueur au fond des yeux qu’il n’arrivait pas à identifier. Ce pourrait-il que ce soit du désir ? Elle remua doucement et Ron serra les dents. Si elle continuait comme ça, il ne répondrait plus de rien !
Hélas, la sorcière semblait s’être donné pour but de le torturer un peu plus car son visage se rapprochait sensiblement du sien. Il pouvait sentir son souffle sur ses propres lèvres, ses mains posées sur son torse, ses jambes mêlées au siennes… Son petit corps épousait parfaitement sa grande carcasse.
Elle était parfaite, il n’en avait jamais douté.
C’est ta meilleure amie, pensa-t-il de toutes ses forces. C’est ta meilleure amie, rien de plus.
Avec l’énergie du désespoir, il s’évertua à formuler une phrase. Tout plutôt que ce silence langoureux qui faisait voltiger des dizaines d’images toutes plus condamnables les unes que les autres dans sa tête. Sauf que sa tête, justement, semblait aussi vide que celle d’un Scrout à pétard.
Le visage d’Hermione était maintenant si proche du sien qu’il n’arrivait même plus à distinguer ses traits, et avec la pensée stupide que peut-être elle essayait de compter ses taches de rousseurs, il se demanda si elle aimait les roux. Après tout, son satané chat était roux, peut-être faillait-il y voir un signe.
-Ron…
Le simple murmure fit courir des frissons dans tout le corps du sorcier et il ferma les yeux. Ca y est, le moment était venu. Ron Weasley allait enfin embrasser Hermione Granger. Après cinq ans d’amitié, dont trois ans d’affection déniée et deux ans d’un amour caché, l’heure était enfin arrivée.
-Ron… répéta-t-elle d’une voix légèrement étranglée. Peeves est parti, tu peux me lâcher maintenant.
Le rouquin rouvrit brusquement les yeux avec la sensation qu’on venait de lui verser un seau d’eau froide sur la tête. Ses mains lâchèrent d’elles-mêmes la jeune fille et tandis qu’ils se relevaient tant bien que mal, il regarda partout sauf dans sa direction. Il savait très bien que ses oreilles ainsi que son cou devaient avoir la délicate carnation de la tomate.
-Hum… Bon ben, on f-ferait mieux d’aller retrouver les autres… balbutia-t-il maladroitement en se balançant sur ses pieds.
D’un pas raide, et toujours en évitant soigneusement son regard, il se dirigea vers la sortie. Ron sentit plus qu’il n’entendit Hermione le suivre, mais alors qu’il passait mentalement en revue les différentes manières de mettre fin à ses jours le plus rapidement possible, la main de la jeune fille agrippa son bras.
-Je suis désolée, souffla-t-elle. C’était idiot de paniquer comme ça pour de simples insectes.
Le rouquin hocha la tête sans dire un mot. Il se sentait tellement humilié qu’il en aurait été de toute façon incapable.
Ils retournèrent ainsi gauchement vers le hall, et il fallut plus d’une semaine à Ron pour oser croiser de nouveau le regard d’Hermione, et encore une de plus pour pouvoir lui reparler à peu près normalement. Il ne se rappela pas grand-chose du banquet d’Halloween, à part qu’Harry lui avait demandé s’il ne faisait pas une allergie au potage de potiron car jamais il ne l’avait vu si rouge. Etrangement, Hermione resta silencieuse tout au long de la soirée, ce qui ne fit qu’ajouter à son embarras.
Mais si Ron Weasley ce soir-là avait eu le courage d’un vrai Gryffondor, s’il avait osé regarder son amie en face, il aurait ainsi pu remarquer qu’il n’était pas le seul à afficher une mine défaite, et que la jeune fille avait les joues aussi rouges que ses propres oreilles, et le regard tout aussi fuyant.
FIN
Perle- Chroniqueuse mondaine
- Messages : 2942
Date d'inscription : 22/02/2011
Age : 35
Localisation : Lyon
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Oh excellent un petit retour dans le monde d'Harry Potter !!!
_________________
adminbdp- Lady Modératrice Junkiebook
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Age : 40
Localisation : Picardie
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Cela me donne envie de me replonger dans les aventures de mon petit sorcier préféré !
Bravo à sa rédactrice
Bravo à sa rédactrice
_________________
Teodubois- Chroniqueuse mondaine
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Localisation : lorraine
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
J'ai aussi trouvé que c'était un très bon choix de nous replonger dans cette série. Elle a bercé toute mon adolescence et j'ai lu cette petite fiction avec plaisir
Perle- Chroniqueuse mondaine
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Age : 35
Localisation : Lyon
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Wouah ! Très bien écrit, bravo à la rédactrice
Meteore- Cavalière sollicitée
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Localisation : Canada, Québec
Humeur : Zzz ...
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Je n'ai ni lu , ni vu les Harry Potter, mais je connais en gros l'histoire et j'ai très bien imaginé la scène. Bravo, c'est très bien écrit
ninou-lilou- Chroniqueuse mondaine
- Messages : 10397
Date d'inscription : 12/09/2010
Humeur : “You take care of my cop, body and soul.”
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Bravo, elle est très agréable à lire cette petite nouvelle!
Isatis- Lady Modératrice Junkiebook
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Localisation : Le Sud!!!
Humeur : Evan & Matt addict ♥
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
oh comme ça fait plaisir de retrouver Ron et hermione, mes chouchoux!!!, c' est joliment écrit , bravo à celle qui l'a rédigée !!
guizma- Chroniqueuse mondaine
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Date d'inscription : 28/12/2010
Age : 46
Localisation : bouche du rhone
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Bravo à l'auteur . J'adore HP c'est vraiment bien écrit malgré que ce coupke ne plaise pas beaucoup. Mais super sinon .
Emmatom- Impératrice des passions
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Date d'inscription : 06/05/2011
Age : 27
Localisation : Sud-Est (Côte d'Azur)
Humeur : Lunaire.
super
On entre en plein dedans, et ça se lit très vite tant les choses s'enchaînent bien! Bravo à l'écrivaine, c'est réussi.
ysalia21- Lady enviée
- Messages : 444
Date d'inscription : 15/10/2011
Localisation : Quelque part entre une pile de livres... et une autre
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
très joliment écrit vraiment sympa, moi qui suis en pleine lecture de Harry Potter (et je deviens une fan) c'est un plaisir !!!
Alexandra- Danseuse émérite
- Messages : 186
Date d'inscription : 30/04/2011
Age : 48
Localisation : Lorraine
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
je vais peut être finalement lire les deux derniers tomes.
merci pour cette nouvelle
merci pour cette nouvelle
janeeyre- Danseuse émérite
- Messages : 252
Date d'inscription : 20/10/2011
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Sans avoir lu Harry Potter, j'ai trouvé cette nouvelle très agréable lire et joliment bien écrite
Bravo à l'auteur
Bravo à l'auteur
Réglisse- Cavalière sollicitée
- Messages : 98
Date d'inscription : 27/10/2011
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Bravo à Elea ! L'auteure de cette nouvelle !
J'ai lu tous les H P, et ce que j'ai particulièrement apprécié ici, c'est le romanesque qui est insufflé et que l'on ne retrouve pas vraiment dans les écrits de J.K. Rowling.
Il est vrai que rien ne laissait présager dans les H P de l'attirance qui allait se créer entre Ron et Hermione, c'était le couple que personne n'envisageait.
Grâce à cette nouvelle, on a un début de romance, un passage que Rowling a tout simplement oublié.
Elea, encore Bravo !
J'ai lu tous les H P, et ce que j'ai particulièrement apprécié ici, c'est le romanesque qui est insufflé et que l'on ne retrouve pas vraiment dans les écrits de J.K. Rowling.
Il est vrai que rien ne laissait présager dans les H P de l'attirance qui allait se créer entre Ron et Hermione, c'était le couple que personne n'envisageait.
Grâce à cette nouvelle, on a un début de romance, un passage que Rowling a tout simplement oublié.
Elea, encore Bravo !
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Merci Linda, c'est très gentil je suis touchée. D'ailleurs merci à toutes les personnages qui ont posté dans ce sujet et qui ont pris le temps de lire ma fac, et même de l'apprécier.
Par contre tu dis que Ron et Hermione était un couple innatendu pour toi ? Vraiment ?! Pour moi il est évident, et ce depuis au moins le tome 4 et l'histoire du bal de Noel, qu'ils allaient finir ensemble. Surtout que JKR au fil de ses tomes donne de plus en plus d'indices sur l'affection particulière qu'ils se portent. Ca a fait fureur sur les forum dédiés à HP, tout le monde y allait de sa petite hypothèse pour savoir comment ils allaient tomber dans les bras l'un de l'autre.
M'enfin, pour moi c'était peut-être évident parce que je voulais de toutes mes forces qu'ils soient ensemble ces deux-là !
Par contre tu dis que Ron et Hermione était un couple innatendu pour toi ? Vraiment ?! Pour moi il est évident, et ce depuis au moins le tome 4 et l'histoire du bal de Noel, qu'ils allaient finir ensemble. Surtout que JKR au fil de ses tomes donne de plus en plus d'indices sur l'affection particulière qu'ils se portent. Ca a fait fureur sur les forum dédiés à HP, tout le monde y allait de sa petite hypothèse pour savoir comment ils allaient tomber dans les bras l'un de l'autre.
M'enfin, pour moi c'était peut-être évident parce que je voulais de toutes mes forces qu'ils soient ensemble ces deux-là !
Elea- Déesse de la romance
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Date d'inscription : 20/06/2011
Age : 35
Localisation : Sous mon plaid
Humeur : Rêveuse
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Si, si, j'ai bien vu venir l'évolution comme tout le monde. Mais bizarrement, je n'arrivais pas à les "voir" ensemble. Même au final, je ne sais pas pourquoi, mais je ne les trouve pas bien "accordé".
C'est, je pense, le fait que justement, on a pas senti la romance s'installer. Oui, on a eu la jalousie de Ron, les oeillades et bouderies d'Hermione... mais... je ne sais pas... je crois que leur histoire est un peu passée à la trappe tant les écrits étaient focalisés sur Harry et Voldemort.
C'est, je pense, le fait que justement, on a pas senti la romance s'installer. Oui, on a eu la jalousie de Ron, les oeillades et bouderies d'Hermione... mais... je ne sais pas... je crois que leur histoire est un peu passée à la trappe tant les écrits étaient focalisés sur Harry et Voldemort.
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Bah après tout c'est normal puisqu'ils ne sont que des personnages secondaires, et qu'HP n'est pas un livre centré sur la romance.
C'est pour ça que les fanfictions sur ce couple ont fleuri si abondamment, pour essayer de soulager la frustration de millions de fans
C'est pour ça que les fanfictions sur ce couple ont fleuri si abondamment, pour essayer de soulager la frustration de millions de fans
Elea- Déesse de la romance
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Date d'inscription : 20/06/2011
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Localisation : Sous mon plaid
Humeur : Rêveuse
Re: Nouvelle n°1 : Une frayeur embarrassante
Oui, fantastique plutôt que romance. Là, c'est certain.
De toute façon, même pour Harry, sa relation avec ( mince, j'ai oublié son nom... la soeur de Ron)... est passée simplement.
Là n'était pas le sujet.
Et c'est tout à l'honneur des fans de s'amuser à créer un point ou deux qui les ont frustré.
Continue d'écrire des nouvelles, c'est sympa !
De toute façon, même pour Harry, sa relation avec ( mince, j'ai oublié son nom... la soeur de Ron)... est passée simplement.
Là n'était pas le sujet.
Et c'est tout à l'honneur des fans de s'amuser à créer un point ou deux qui les ont frustré.
Continue d'écrire des nouvelles, c'est sympa !
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