Croiser le fer de L.A Witt et Aleksandr Voinov
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Croiser le fer de L.A Witt et Aleksandr Voinov
Croiser le fer
de L.A Witt et Aleksandr Voinov
Résumé :
Ils n’ont passé qu’une seule nuit ensemble – un intermède volé aux Jeux olympiques de 1936. Lorsque Mark Driscoll a défié Armin Truchsess von Kardenberg pour un duel amical d’escrime, ils n’ont pas été capables de résister à leur attirance mutuelle. Bien que venant de mondes différents – un fermier de l’Iowa et un aristocrate allemand –, ils ont été immédiatement attirés, et c’est une rencontre qu’aucun d’eux n’oubliera.
Maintenant, c’est 1944, et un accident d’avion en territoire hostile les réunis à nouveau, mais de part et d’autre d’une guerre apparemment sans fin. S’affronter comme adversaires est une chose. Comme ennemis, c’en est une autre. Et pour aggraver les choses, Mark est un prisonnier de guerre, détenu dans un château froid et isolé en Allemagne… dans un camp géré par Armin.
Ce ne sont pas les jeunes athlètes qu’ils étaient à l’époque. La guerre leur a pris beaucoup, leur donnant des cheveux gris prématurément, les laissant en état de choc et usés. La connexion qu’ils avaient à l’époque est toujours bien vivante, cependant, et à partir du moment où Mark arrive, ils croisent à nouveau le fer – avançant, reculant, testant les défenses.
Leur a-t-on donné une seconde chance ? Ou le temps et une guerre brutale les ont-ils brisés tous les deux de manière irréparable ?
Paru le 7 mai 2020 chez Juno Publishing
Mon avis
Autant dire que le contexte est intriguant. De fait, la brutalité des combats est présente dans les esprits par les blessures et le souvenir des morts. Pourtant, au premier abord, le cadre propose un huis clos dans le manoir-prison, qui éloignait en quelque sorte la réalité du conflit mondial. Par conséquent, bien que l'ambiance soit tendue, je n'ai pas vraiment ressenti cette guerre comme telle. Pas au début en tout cas. Puis un personnage débarque inopinément, incarnant au possible la violence nazie. Un homme exécrable, dont la venue a le mérite de relancer un peu l'intrigue.
Le récit n'est pas plat, mais comme je le disais, la peur est à peine présente, tous semblent dans l'attente de la fin, car Allemands, Anglais ou Américains, ils ont conscience du dénouement qui se profile. Par chance pour eux – si je puis dire – l'atmosphère du lieu n'est pas lourde, cela m'a un gênée, car c'était trop décalé avec la gravité des événements. Leur relation n'en est pas plus facile, et j'étais curieuse de voir comment les auteurs avaient fomenté leurs interactions, l'escrime aidant. La charge émotionnelle des personnages saute aux yeux.
L'histoire d'amour est vraiment belle, tout en finesse et pudeur, impression liée à l'époque et au lieu bien sûr. La profondeur de leurs sentiments est exacerbée par le contexte historique qui en fait des ennemis. Eux ne cherchent qu'à survivre et s'en sortir, à s'aimer malgré leur genre, leurs nationalités, dans une société qui semble les narguer : les mettant sciemment sur le même chemin tout en jugeant leurs comportements décadents.
Malgré un aspect "guerre" en retrait, leur sensibilité a su me toucher et me bouleverser.
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