The Winner's Trilogy - Tome 2 : The Crime de Marie Rutkoski

Résumé:

Book two of the dazzling Winner's Trilogy is a fight to the death as Kestrel risks betrayal of country for love.

The engagement of Lady Kestrel to Valoria’s crown prince means one celebration after another. But to Kestrel it means living in a cage of her own making. As the wedding approaches, she aches to tell Arin the truth about her engagement... if she could only trust him. Yet can she even trust herself? For—unknown to Arin—Kestrel is becoming a skilled practitioner of deceit: an anonymous spy passing information to Herran, and close to uncovering a shocking secret.

As Arin enlists dangerous allies in the struggle to keep his country’s freedom, he can’t fight the suspicion that Kestrel knows more than she shows. In the end, it might not be a dagger in the dark that cuts him open, but the truth. And when that happens, Kestrel and Arin learn just how much their crimes will cost them.

Un second tome que j'ai trouvé encore meilleur que The Curse. 

Marie Rutkoski nous entraîne dans un nouveau cadre plus axé sur la politique et se déroulant au sein de la cour de l'empereur, où nous découvrons de nouvelles intrigues et de nouveaux personnages toujours aussi complexes et intéressants. 

Kestrel va devoir prendre des décisions plus difficiles et faire face à des préoccupations bien plus importantes que dans le premier tome. Ici, la romance est reléguée au second plan et devient frustrante au possible. 

Je me souviens d'une phrase qu'a dite Arin à Kestrel dans The Curse, lourde de sens venant de sa part et qui semblait vraiment prometteuse pour la suite: "My soul is yours. You know that it is.". Ici, tout part à vau-l'eau et il n'est plus question que d'incompréhension, de mensonges et de manque de confiance. J'ai été tour à tour frustrée et angoissée par les agissements de nos deux stratèges. Il y a une terrible tension entre Arin et Kestrel. Amis, ennemis, la barrière entre l'amour et la haine est très mince en ce qui les concerne. Ces moments entre eux deux étaient trop rares à mon goût, mais c'est aussi ce qui les rendait plus forts et intenses à lire. Et croyez moi, il y a de sacrées étincelles lorsqu'ils se retrouvent ensemble ces deux-là. 

Faute d'avoir fait un mauvais choix et de ne pas avoir su lui accorder sa confiance au bon moment, Kestrel est coincée dans ses mensonges et ne peut révéler la réalité de la situation à Arin. Lui m'a souvent agacée, ayant tendance à tirer des conclusions trop hâtives au lieu de creuser un peu plus et de chercher à comprendre pourquoi Kestrel agit ainsi. Il va se montrer dur envers elle, et on souffre avec notre héroïne. L'auteure a manipulé mes émotions avec brio en alternant des passages doux et romantiques, qui m'ont collé un sourire ravi aux lèvres, pour ensuite m'achever avec des paroles qui m'ont fait mal, très mal quand on connaît la situation de Kestrel.

Kestrel was light-headed. “Go away,” she whispered, though she was the one standing. Arin didn’t move from the table. He stared up at her, jawline tight, and she didn’t understand how it could still be there in his face: that hard expectation, that angry faith. Don’t fail me, his eyes said. Don’t fail yourself.
She quit the table.
“You’re better than this,” he called after her. [...] Kestrel walked away.
He said, “How can the inconsequence of your life not shame you?”
He said, “How do you not feel empty?”
I do, she thought as she pushed through the library doors and let them thud behind her. I do.

J'adore Kestrel, jeune fille intelligente, courageuse et redoutablement stratégique. Elle fait des choix avec lesquels nous lecteurs ne sommes pas forcément d'accord, mais c'est là aussi que réside pour moi la force de ce personnage que j'admire de plus en plus. Elle reste fidèle à elle-même et ne dévie pas de son objectif, malgré les terribles épreuves qui l'attendent et la réprobation de certains. 

Les amis et alliés d'hier ne le sont plus. On ne sait plus en qui Kestrel peut avoir confiance ou pas. Au final, elle ne peut compter que sur elle-même pour se sortir de cette situation délicate, complexe et dangereuse dans laquelle elle s'est embourbée. 

Elle prend les décisions qui lui semblent les "moins pires" et en assume les conséquences. C'est une héroïne très indépendante, que je trouve assez mature pour son jeune âge. Les sacrifices auxquels elle consent, au nom du bien des nations et de ceux qu'elle aime, sont admirables. Elle a échangé l'indépendance des Herranis contre sa propre liberté - un engagement et une alliance politique qui la lie à des personnes dangereuses et qui sont prêtes à tout pour dominer le monde. Mais malgré tout, elle se bat et ne lâche rien.

Je n'ai pas encore parlé des nombreux personnages qui interviennent dans ce récit, et qui ont selon moi des personnalités vraiment bien travaillées. J'ai tout particulièrement apprécié faire la connaissance dans ce second opus de Roshan (un Dacran, barbare de l'est) que je trouve assez intrigant et qu'il me tarde de retrouver par la suite. 

La fin est très poignante. Kestrel va subir de la part d'un proche un acte que je ne peux qualifier tant je suis estomaquée. Ce qui va la mener vers un avenir encore plus sombre et dangereux, et seule, une fois de plus. 

La plume remarquable et prenante de l'auteure nous emporte dans un récit de jeux de pouvoir et de séduction, de trahisons, de mensonges, de complots, de conflits, d'un amour impossible, interdit et extrêmement compliqué. Je conseille cette trilogie fantasy médiévale YA, et je vais m'empresser de mon côté de lire le dernier tome, parce que cette fin est juste pas possible.

Ma notation: 4.25/5