Teaser Tuesday #170

Je mourus. D'une douce mort. Celle dont on ne revient jamais vraiment. Parce qu'on laissait toujours un bout de soi dans ces étreintes. Quand la passion devenait de l'amour et que l'amour se transformait en ardeur. En ferveur. Et c'était l'affolement, le bouleversement, un brasier fait de flammes colorées, de bleu et d'orange, de jaune et de rouge. Et chacune d'elles était une pensées, un peu de nous.

Nous nous jetâmes au milieu des vagues et elles devinrent notre seul présent. Quelques belles choses du passé, aussi. Et peut-être, en y regardant de plus près, le miroir d'un avenir.

Aujourd'hui, il y avait d'autres choses qui nous tenaient à cœur. Mais aucune, aussi forte soit-elle, ne pouvait remplacer le chant de l'océan. L'appel du large. Parce qu'il contenait tout.

Une heure plus tard, quand je dus me rendre aux toilettes, j’emportai mon téléphone avec moi, chose que je ne faisais jamais ; je détestais me sentir enchaîné à ce truc et avais une relation étrange entre haine et amour avec cet appareil.
Et devinez quoi ? J’étais devant l’urinoir, je venais tout juste de sortir mon engin et commençais à me soulager quand – vous vous en doutez – mon téléphone se mit à sonner ! Je le sortis maladroitement et en profitai pour m’uriner dessus. Ouais, quelle adresse !
-  Allo ? dis-je, un peu distraitement. Et zut !
- Joseph ? dit-il en riant. Je te dérange peut-être ?
- Quoi ? Non, je suis en train de me pisser sur les pieds, c’est tout.
- Est-ce que j’ai envie de savoir ?
- Je suis aux toilettes. Je vois tout le temps des hommes parler au téléphone ici. Mais visiblement, je n’ai pas les gênes nécessaires pour pouvoir pisser et répondre au téléphone en même temps.
- Oh, mais tu es en train de me parler et apparemment en train d’uriner sur tes pieds donc tu peux faire les deux, tu as seulement un problème de visée. Du coup, je me dis que les hommes qui téléphonent en pissant doivent tous avoir les bas de pantalon et les pieds mouillés.
- Je n’ai jamais vérifié, mais je pense que c’est tout à fait possible. Il faut que j’ouvre l’œil désormais. Rien de mieux pour se rendre populaire que de mater les pantalons des mecs dans les toilettes. ‘Salut mec, je regarde seulement si tu as pissé sur ton pantalon. Non ? Pas de soucis, ne t’en fais pas, je ne suis pas fou. C’est pour la science…’.