Couleurs complémentaires de Adrienne Wilder

Ma sœur Julia a fait de ma vie une prison pour que je garde le silence sur notre sale secret de famille. Son avidité fait de moi un esclave et les circonstances me laissent sans aucun moyen de m’échapper.

Piégé, le seul moyen que j'avais de faire taire les cauchemars qui me rendaient fou était de les envelopper de couleurs, de les maintenir dans l'ombre.

Mais peu importait combien les pigments étaient lumineux, personne ne pouvait voir ma confession.

À part Roy Callahan.

Je pensais qu’il était juste une autre aventure anonyme, sans lendemain, s'ajoutant à une longue série. Mais j’avais tort. Roy pouvait voir au-delà de la façade de ma vie et à travers le voile coloré sur la toile. Il pouvait voir ce que le monde ne pouvait pas.

Et avec lui j’avais trouvé le courage de dire la vérité sur le garçon.

Le garçon qui m’a embrassé. Le garçon qui m’a aimé. Le garçon au nom dont je ne pouvais me souvenir.

J'avais repéré ce roman dès sa sortie VO, mais je l'ai finalement lu en VF.
La couverture et le résumé laissent présager une histoire sombre et dérangeante, c'est effectivement le cas.
Paris Duvoe, artiste peintre,  est un héros rongé par un terrible secret, la folie s'est peu emparée de lui et pire que tout il une simple marionnette entre les mains de sa soeur Julia. Cette dernière utilise son frère sans scrupule, elle ne recule devant rien pour faire de l'argent, et n'hésite pas à offrir Paris à de clients fortunés. Tout commencera à changer lorsque Paris rencontre Roy Callahan, ce qui au départ devait être un simple "coup d'un soir" se transformera en quelque chose de plus profond. Roy sera la seule personne qui pourra tenter de sortir Paris de son cauchemar.
L'auteur a parfaitement retranscrit la folie de Paris, ce combat désespéré qu'il mène contre "le monstre". C'est poignant et révoltant car l'attitude de ses soeurs, Julia évidemment, mais aussi Alice qui laisse faire est à vomir. Pour Paris, le sexe est tout autant une punition qu'une délivrance, c'est brutal, cru, parfois violent et laisse une sensation de malaise. Souvent, la situation semble désespérée et le lecteur finissant par redouter le pire tant l'autodestruction que s'inflige Paris paraît sans issue. Au fil des pages, nous en apprendrons plus sur ce qui détruit Paris à petit feu...
Cette intrigue dérangeante mais exerce quand même une certaine fascination,  je n'ai pas pu m'attacher aux personnages. C'est difficile à expliquer, comme si une fossé ne pouvait se combler entre eux, une distance que je n'ai pas su franchir. Roy Callahan est adorable, doux et compréhensif, un rayon de soleil dans un paysage ravagé mais je ne suis pas vraiment tombée sous le charme.
Enfin, les dernières pages sont assez confuses et brouillonnes...
Un avis donc très mitigé mais je continuerai de découvrir les écrits de l'auteur car sa façon de dépeindre les tourments de son héros est parfaitement maîtrisée.