The Normal Heart de Ryan Murphy

Ce téléfilm m’a littéralement retourné. J’ai usé une boite de mouchoirs à la fin.

Il se situe à New York au tout début des années 1980, période noire où la communauté gay et lesbienne tente de se libérer des carcans sociétaux, et plonge dans une sexualité débridée sans se rendre compte que la mort les attend au bout de leurs orgasmes. C’est l’arrivée du SIDA que personne ne connaissait encore sous ce nom et qui commence à décimer les homosexuels petit à petit, mais dans une croissance exponentielle.

 Ce téléfilm raconte comment Ned Weeks, auteur de pièces et gay, un des premiers à s’apercevoir de la catastrophe grâce au docteur Emma Brookner, paralysée par la polio, va devenir un militant activiste pour dénoncer l’aveuglement et l’hypocrisie des institutions et des pouvoirs publics à agir pour éviter l’épidémie. 

Il raconte comment les premiers militants créent le Gay Men’s Heath Crisis (GMHC), comment beaucoup d’entre eux refusent de sortir du placard par peur des représailles en tout genre, comment beaucoup d’entre eux refusent de croire que c’est par leur sexualité que la mort arrive.

Ned Weeks est ce qu’on appelle un militant activiste, trop virulent pour certains car il se fera viré de GMHC. Il sera à l’origine de la création de Act Up en 1987 à New York.

Tout est dit dans ce téléfilm, l’amour entre gays, notamment entre Ned et Félix (certaines scènes sont assez chaudes, c’est HBO, normal !), le désarroi devant cette maladie qui semble ne toucher que les gays, la bataille de quelques uns pour alerter le monde de cette nouvelle peste, la douleur de voir des amants, des amis mourir.

Juste un petit bémol, certaines attitudes des acteurs m’ont paru légèrement caricaturales mais elles ne sont pas très nombreuses, heureusement.

Bref, si vous avez l’occasion ou l’envie, ne le ratez pas (il passe en ce moment sur les chaînes de Canal +). Ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais je vous jure que je ne suis pas prête de l’oublier.