Rose Morte - Tome 3 : Flétrissures de Céline Landressie

Zahra a écrit:

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J'adore les couv´ de cette série ! Les 2 premiers tomes m'attendent tranquillement dans ma PAL  .

C'est le dernier tome de cette série ?

La série Rose Morte est présentée par l'auteur comme une pentalogie, donc non, il restera encore 2 tomes après celui-ci. Plus des spin-off !
Je te conseille de consulter le site ou la page facebook de l'auteur, tu trouveras plein d'informations.

Cela me fend le cœur de commencer mon avis par un coup de gueule mais la déception a été telle pour moi, et pour tous les fans de la saga je n’en doute pas, que je suis obligée de laisser sortir les mots... Cette couverture proposée par les Editions HSN est un pur désastre. Il était certes compliqué de proposer une couverture après les merveilles réalisées par Magali Villeneuve, mais je ne m’attendais pas à un résultat si catastrophique : cette couverture ne respecte en rien l’atmosphère du livre, ce photomontage censé représenter Adelphe est tout simplement insipide...
La saga, Adelphe, l’auteur, les lecteurs ne méritaient pas un tel manque de respect.
Je me sens mieux d’avoir vider mon sac, passons donc à mon (long...désolée) ressenti après la lecture de ce tome 3 tant attendu !

La saga Rose Morte fait partie de ces livres pour lesquels j’ai eu un véritable coup de foudre livresque, de ceux qui prouvent que la lecture peut nous transporter dans des univers si merveilleux. C’est avec fébrilité et une folle convoitise que j’attendais ce tome 3. Et comment dire ? Flétrissures a comblé toutes mes espérances, voici un roman tout simplement magistral.
Le poème servant d’interlude, le titre et la 4ème de couverture ne font pas mystère de ce qui attend le lecteur : un tome empreint de noirceur et teinté de désespoir.
Nous voilà projetés en 1943, entraînés dans une épopée crépusculaire et une tragique course contre la montre qui nous plongent dans les horreurs de la Seconde guerre mondiale et dans la folie meurtrière du système nazi.
Cette période si noire de l’Histoire qui se rappelle à nous dans toute sa brutalité met nos nerfs à rude épreuve tout comme les tourments traversés par les personnages. Il faut à ce titre saluer le travail de recherche exceptionnel réalisé par l’auteur afin de respecter au plus près la réalité historique.  Un sacré défi relevé brillamment et avec intelligence !
J’ai retrouvé avec bonheur tout ce qui rend le style de Céline Landressie si addictif : une écriture magnifique d’une qualité rare, un univers d’une richesse incroyable, des personnages d’une complexité fascinante, des scènes d’action magnifiquement orchestrées. Et puis, ô raffinement suprême, toutes ces subtilités glissées dans l’écriture, comme tant de petites clés... Et il faut bien avouer que c’est terriblement stimulant pour le lecteur et cela nous change de ces romans habituels où il faut bien l’avouer le mystère n’est souvent que poudre aux yeux !
La quête que mènent nos Arimath depuis La Floraison se poursuit, toujours aussi captivante et intrigante, certes l’écheveau se démêle quelque peu mais tant de questions reste encore sans réponse, l’auteur maitrise d'ailleurs parfaitement l’art de la torture mentale...

Dans Flétrissures, Rose et ses hommes se dévoilent encore plus, ils n’ont jamais été aussi proches tant ce qu’ils vivent fait naitre en nous une profonde empathie. Le moment  que je redoute tant est venu, celui d’évoquer ces personnages auxquels je tiens tant, mes mots seront bien ternes pour les évoquer. Pour être honnête je ne pensais pas pouvoir les aimer plus, quelle erreur ! La fâcheuse posture dans laquelle se retrouve notre quatuor rend cette lecture très éprouvante. Leur souffrance, leur peur, leur détresse deviennent les nôtres.
Rose, ma chère Rose si forte et courageuse, prête à tout pour sauver ceux qu’elle aime quitte à se perdre elle-même. Mais cette Rose déterminée nous offre aussi un visage d’une profonde humanité que les siècles n’ont pas réussi à anéantir.  Sa sensibilité et sa vulnérabilité sont tellement perceptibles. Et là, je pense au passage

Spoiler:

Toutes ces épreuves et camouflets qu’elle endure nous paraissent tellement injustes,  ces blessures infligées sont si douloureuses, pourtant elle y fait face avec tant de dignité. Une héroïne incroyable !
Le prince Golitsyne est avec Rose l’un des piliers de ce tome. Toujours aussi majestueux et  protecteur, il est d’une efficacité redoutable, si je ne me suis pas effondrée lors de certains passages c’est à lui que je le dois ! Un roc si solide en apparence mais qui pourtant laisse entrevoir des fêlures  profondes. Cette fragilité qui affleure lorsque Vassili baisse la garde est tout simplement poignante. Les lecteurs qui ne sont pas tombés sous son charme dans le second tome, seront ici chavirés par son éclat, il ne peut pas en être autrement !
Mon Adelphe, mon adoré

Spoiler:

Malgré ce qu'il vit, Adelphe est toujours si bienveillant, si dévoué et soucieux des autres quitte parfois à être  maladroit. Il est tellement attendrissant...
Artus est toujours aussi charismatique et  mystérieux, son sens du sacrifice et ses silences sont une telle torture pour le lecteur. Il est tellement facile de reprocher à Artus son impassibilité, mais pourtant derrière ce masque, tant de sentiments qui pointent à la surface. Et puis cet amour qui lie  les frères d'Holival est si puissant et infiniment touchant... Difficile d’évoquer ce personnage sans trop en dévoiler sur l’intrigue. J’ai juste pris une énorme claque dans la figure, mon cœur a saigné... Ce tome nous fait voir Artus comme jamais nous n’aurions pu l’imaginer et c’est un véritable choc. Attention GROS spoiler !

Spoiler:

Si les émotions vont crescendo avec comme point culminant ce fameux chapitre 11 (sublime !!!), l’épilogue n’est pas en reste : alors que je me croyais apaisée, un coup de massue m’a laissée totalement désemparée.

Un roman bouleversant et d’une intensité brutale dont la lecture ne se fera pas s’en verser de nombreuses larmes,  livre qui contribue aussi à nous rappeler à quel point le devoir de mémoire est essentiel. Une absolue réussite.
Inutile de préciser à quel point l’attente du tome 4 sera longue et douloureuse.

Bon bon bon ... par où commencer ? Si les deux premiers tomes sont excellents, sublimes, que j’ai vraiment adorés, je dois dire que celui-ci est tout simplement G.R.A.N.D.I.O.S.E ! Grandiose oui !

Toutefois je vais devoir moi aussi démarrer en  vidant mon sac un bon coup, en parlant de cette couverture qui relève d’une mascarade des plus navrantes ...  Manquer à ce point de respect à l’auteur, aux lecteurs et à cette sublime série est une honte totale, je n’ai toujours pas avalé cet affront et j’espère sincèrement que nous aurons droit à une couverture réalisée par Magali Villeneuve pour la sortie en poche !

On retrouve notre si beau quatuor : Rose, Artus,  Vassili et Adelphe dans la France des années 40, en plein chaos de la Seconde Guerre Mondiale.
Une fois encore la société obscure et la société des Hommes connaissent des tourments, incarnés ici de la plus abjecte et de la plus traumatisante des façons, à travers bien évidemment les crimes nazis.

Dans ce tome, personne ne sera épargné, tous vont souffrir, dans leur chair, dans leur cœur, dans leur esprit, et le lecteur va aller lui aussi au bout de lui-même tout au long du livre.
L’intrigue est captivante, mêlant habilement fiction et réalité, histoire des Hommes et manigance de «l’engeance » à laquelle appartiennent les personnages que nous aimons tant.
Une épée de Damoclès pèse au-dessus des héros, on les voit vulnérables, j’ai parfois eu vraiment peur de ce qui allait se passer et je dois dire que certaines scènes m’ont vraiment retournée et laisser plus morte que vive (mais en même temps, c’est tellement bon de se laisser emporter de la sorte par un livre !!). C’est une vraie course contre la montre, l’ensemble du tome se déroule finalement sur une période plutôt courte mais il se passe tant de choses que la perception du temps est assez distendue ici.

J’ai frémi pour chacun des personnages, j’ai une fois de plus succombé à Vassili, qui prend encore de l’ampleur ici, lui qui m’avait déjà tant tapé dans l’œil dans le tome 2. Vassili ... Ah Vassili (oui je radote je sais ! ) J’ai retrouvé avec bonheur « mon » Adelphe, ce héros si cher à mon cœur, que j’aime tendrement. Il y a quelque chose qui me touche profondément chez lui, cette douceur, ce lien affectif qu’il tisse avec les siens, son courage,  ses silences ...

Et Artus me direz-vous ? Ah Artus ... La quintessence du mystère, de l’héroïsme discret et de l’abnégation ... Artus est un mythe à lui tout seul, à peine une couche est-elle dévoilée qu’une autre apparaît, il n’a pas fini de nous intriguer et de nous surprendre.

Et puis il y a Rose .... Rose, si courageuse, si déterminée ... Elle est dans ce tome d’une flamboyance folle, d’une classe épique ... Si Artus est un mythe à lui tout seul, Rose est une légende. Lady vengeresse et guerrière, une impératrice du genre qui se révèle encore plus ici, elle a une allure folle, je la trouve tout simplement exceptionnelle ! Et dans le même temps elle n’est pas parfaite, il lui arrive de commettre des maladresses, de faire des erreurs. Au niveau émotionnel, Rose est encore parfois très humaine, ce qui apporte un contraste saisissant avec la fougue, la détermination et la rage dont elle fait preuve en d’autres circonstances.

Ce qu’il y a de merveilleux dans ce livre aussi, c’est cette connivence que l’auteur tisse avec ses lecteurs, mais attention, cette connivence se mérite, elle n’est donnée qu’à qui voudra bien la voir. Des détails qui pourront paraître insignifiants à certains, mais qui pour d’autres, dont je fais partie, provoqueront des hurlements de joie frénétiques, des frissons d’émotions, des larmes de bonheur.
Hé oui tout ça à la fois ... *soupirs*

Impossible de ne parler du chapitre 11, un véritable morceau de bravoure, tout  bonnement époustouflant. Céline Landressie se hisse ici au sommet de son art, elle n’a jamais rien écrit d’aussi bon que ce chapitre, qui condense tellement d’action, de tension et d’émotions qu’on en sort complètement vidé, avec l’impression d’avoir pris un train en pleine face certes, mais aussi et surtout d’avoir assisté à un chef d’œuvre. Le talent de l’auteur culmine dans ces pages-là,  c’est là qu’on voit qu’écrire un livre n’est pas une promenade de santé, mais un investissement total, corps et âme.

Une fois de plus, j’ai été conquise par la plume de l’auteur, si belle et si riche, par ses personnages si attachants, mystérieux et tellement charismatiques ...
Cette série est tout simplement un chef-d’œuvre !


♥ ♥ ♥ ♥ ♥/5

Je suis une adepte des lectures qui emportent, fascinent et émeuvent. Celles qui en l'espace de quelques lignes, périphrases ou tournures littéraires me font voyager au travers des frontières et des époques. 
J'avais déjà eu un magistral coup de cœur pour les 2 premiers tomes de cette série, et j'attendais fébrilement le troisième, espérant encore et toujours plus de la part de ses héros, et j'ai été exaucée. Au delà de mes espérances. Flétrissures a été à la fois un révélateur, un choc et un coup de foudre. 

Nous voici plongés en 1943, et mon premier coup de cœur est arrivé dès les premières lignes. Un air de musique, des costumes parfaitement taillés, un chapeau distingué complétant à merveille un ensemble révélant la féminité absolue de Rose, des effluves de cigarettes s'échappant d'un porte-cigarettes augmentant encore l'atmosphère raffinée de la scène... Tout le cadre est posé. En quelques mots subtils et habilement placés, je sentais cette odeur de tabac, j'entendais le son crépitant du phonographe, et je me retrouvais projetée en pleine Seconde Guerre Mondiale.
(J'en profite d'ailleurs pour saluer à nouveau tout le travail de recherche effectué par Céline Landressie pour poser le décor et ancrer ses histoires dans une véracité éblouissante.)

Le deuxième choc est venu de ce décalage addictif causé par le tutoiement nouvellement instauré par certains des héros, qui ne dénature en rien le profond respect que chacun de ces quatre Arimath porte à ses congénères. C'est avec ce petit détail que ces héros se rapprochent encore plus du lecteur et de notre époque. Comme si ils étaient là, tout près de nous, aussi bien dans le temps que dans l'espace ou le langage verbal.

Ce troisième tome se déroule donc lors d'une période particulièrement sombre et meurtrière, où la folie humaine côtoie le fanatisme et le nazisme, où sont perpétrés crimes contre l'Humanité et génocides aveugles. Et c'est dans cette atmosphère glaciale et oppressante que nos quatre héros vont déjouer certains plans, tout en rendant encore plus complexe la trame de fond.
Et c'est dans cette même atmosphère que se sont révélés certains personnages à mes yeux.

Rose est toujours le symbole de ce raffinement, cette intelligence et de sensualité fine qui la caractérisent. Ses échanges avec Artus restent de purs délices, alternant piques et déclarations voilées. Leur amour reste à la fois fort et latent, impossible à vivre au grand jour, douloureux et beau, ce qui constitue l'apanage des plus grandes histoires.
Adelphe, mon très cher et tendre Adelphe, est fidèle à lui-même: doux, posé, taciturne et discret, mais néanmoins fort et déterminé. Ce personnage m'émeut profondément depuis le début, et il en est de même dans ce tome.

Cependant, la vraie révélation, le coup de cœur incroyable et inattendu de ce tome vient de Vassili. Jamais je n'aurais imaginé qu'un personnage puisse à ce point me troubler, me faire mal tout en forçant mon respect. Derrière ce voile de glace en lien étroit avec sa Russie natale se cache un prince presque désabusé et incompris, mais dont le sang bleu le pousse à ne rien dévoiler, ni même à en vouloir aux principaux responsables de ses blessures. Et lorsqu'il laisse la carapace se fissurer l'espace de quelques lignes, il en devient bouleversant et majestueux, comme le sont trop rarement certains héros.
Le chapitre 11 est en effet merveilleusement écrit, mais je garde personnellement en tête ces moments d'abandon de Vassili, qui constituent pour moi l'apogée de Flétrissures, le morceau de diamant caché parmi toutes ces pépites d'or que sont les phrases de Céline Landressie.

J'ai à nouveau vécu ma lecture à fleur de peau, et ai refermé ce troisième tome de la manière dont le laissait présager le titre: flétrie d'avoir trop été chamboulée, et de devoir à nouveau supporter la longue attente qui nous sépare du tome 4.

Bref, un troisième tome intense et prodigieux. Rares sont les livres qui arrivent encore à me surprendre et me poursuivre nuit et jour, mais Flétrissures figure parmi ceux-là. Il constitue la suite logique de cette série fabuleuse que je ne cesserai de défendre. Quelle que soit la qualité de la couverture.

Ma note: un merveilleux          / 5

 ,9/5