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Une odeur de soufre de Diana Gabaldon

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Une odeur de soufre de Diana Gabaldon Empty Une odeur de soufre de Diana Gabaldon

Message  serial reader Sam 24 Jan 2015 - 19:03

Une odeur de soufre
de Diana Gabaldon

VO Lord John and the Hellfire Club (1998)
Lord John and The Succubus (2004)
Lord John and the Haunted Soldier (2010)

Une odeur de soufre de Diana Gabaldon Une_od14

Résumé :
Afin de venger, dans Le club Hellfire, un séduisant diplomate assassiné en pleine rue, le jeune homme infiltre une société secrète où des gentlemen respectables se livrent à d'inquiétantes débauches. Dans Le succube, détaché auprès d'un régiment en Allemagne, Grey se retrouve piégé entre deux menaces : l'avancée des troupes franco-autrichiennes et une mystérieuse créature de la nuit qui sème la terreur et la mort parmi les soldats. De retour à Londres dans Le soldat hanté, lord John est convoqué devant une commission royale chargée d'enquêter sur l'explosion d'un canon sur un champ de bataille. S'il souhaite blanchir sa réputation, il lui faudra affronter ses propres démons... Un envoûtant parfum de surnaturel entoure ces trois formidables nouvelles de Diana Gabaldon, qui, avec le talent qu'on lui connaît, redonne vie à l'Angleterre du XVIIIème siècle.
Sortie le 17 septembre 2009
Aux éditions Presses de la Cité


Mon avis :
Une odeur de soufre est un recueil de trois nouvelles ayant comme héros, Lord John Grey.

La première, Lord John et le Hellfire Club (Lord John and the Hellfire Club 1998) est une très courte nouvelle. Chronologiquement, elle prend place avant le roman Une affaire privée

La nouvelle est vraiment courte et l'intrigue a tout juste démarré que la nouvelle se clôt. John Grey assiste au meurtre du cousin du colonel de son régiment. Avec lui il mène une enquête ultra rapide qui les conduit dans une ancienne abbaye qui abrite un club sulfureux.

L'intérêt de la nouvelle est d'installer le personnage de John Grey dans son rôle d'enquêteur après avoir quitté ses fonctions de gardien de Jamie Fraser dans la forteresse d'Ardsmuir. Comme dans Une affaire privée, Lord John est pris entre les nécessités de son enquête celle de cacher à tout prix son orientation sexuelle qui à l'époque outre le déshonneur qui frapperait sa famille pourrait lui valoir la mort. Cependant, en quelques pages Diana Gabaldon réussit à piquer l'intérêt du lecteur en présentant un personnage attachant, écartelé entre devoir et sentiments, honneur et désir.

La seconde nouvelle Lord John et le succube (Lord John and the Succubus 2004) chronologiquement prend place immédiatement après Une affaire privée qui se terminait par le départ de Lord John pour les champs de bataille de  la Guerre de la Guerre de 7 ans en Allemagne et les prémices d'une potentielle relation sentimentale. Lorsque la nouvelle démarre lord John est officier de liaison entre des régiments anglais et des régiments prussiens et hanovriens. Militairement la situation est figée, les français alliés aux autrichiens d'un coté, les anglais et les "allemands" de l'autre. Il ne se passe rien, tous semblent attendre quelque chose qui ne se produit pas. Une épidémie de dysenterie parcourt les régiments quand se répand subitement la rumeur de la présence d'un succube parmi eux. L'esprit rationnel de lord John nourri par les philosophes des Lumières se confronte brutalement aux superstitions moyenâgeuses des soldats mais aussi de certains officiers. Lord John, aura fort à faire pour démêler les fils d'une intrigue particulièrement embrouillée.

Par ailleurs, notre héros toujours fou amoureux d'un Jamie Fraser qu'il sait inaccessible mais dont le souvenir ne cesse de le hanter est troublé par Stephan von Namtzen, s'interrogeant en permanence sur le sens de regards échangés, de frôlements... Avançant dans le noir, il hésite, le désir le poussant à agir, la peur de se méprendre le freinant, on assiste à une sorte de valse hésitation qui ferait presque sourire si dans le même temps la tragédie ne venait affleurer.

Dans cette nouvelle beaucoup plus aboutie, Diana Gabaldon démontre un talent rare dans la construction de l'intrigue égarant le lecteur, insufflant une dose de surnaturel avant de conclure de façon magistrale, parfaite illustration du rasoir d'Occam*. Même si par moment, la solution à l'énigme est là, à portée de main, Diana Gabaldon parvient à la masquer jusqu'à la fin, ne laissant au lecteur que le possibilité de penser en souriant "Mais comment ne l'ai-je pas vu ?" Du grand art, vous dis-je !

* le rasoir d'Occam : Face à de multiples possibilités, l'explication la plus simple est probablement la bonne.

La troisième nouvelle est Lord John et le soldat hanté (Lord John and the Haunted Soldier - 2007)

Suite directe d'un épisode de La Confrérie de l'épée, on retrouve lord John à Londres où il doit faire face à des accusations particulièrement graves, susceptibles de remettre en cause sa carrière mais aussi de porter gravement préjudice à sa famille. Et comme Diana Gabaldon prend un malin plaisir à compliquer la vie de son héros, il doit même temps retrouver une jeune femme disparue.

L'aspect surnaturel est anecdotique et ne forme pas la trame de la nouvelle comme dans la précédente. Ici ce sont des êtres de chair et de sang qu'il doit affronter, des êtres mus par l'appât du gain ou encore celle plus enivrante du pouvoir. Dans cette nouvelle, l'aspect enquête policière prend nettement le pas sur tout le reste. Il doit démêler les fils d'une affaire où politique, trahison et corruption s'enchevêtrent et où il doit également affronter des dévots obtus (pléonasme ? Wink ). Les amours de lord John ici passent au second plan. Seul subsiste l'amour à sens unique qu'il porte à Jamie Fraser et qu'il exprime à travers deux magnifiques lettres. On pourrait craindre une atmosphère pesante et sombre et pourtant comme dans ses autres écrits grâce à de petites touches d'humour l'auteur éclaire son récit le rendant un peu moins désespéré. La figure de Tom Byrd, le fidèle valet de lord John Grey y participe grandement. On l'avait découvert dans Une affaire privée et au fil des romans et nouvelles, on a vu le personnage grandir et devenir comme l'ombre du héros, veillant sur lui comme une mère poule mais aussi un aide précieux pour ses enquêtes. Si l'humanité de lord John illumine littéralement la nouvelle, cependant elle peine à gommer le désenchantement et l'amertume de la conclusion. Des trois nouvelles, c'est sûrement la plus désespérée.

Diana Gabaldon ne se résume pas à sa série Outlander, tout comme sa série Outlander ne se résume au couple quasi mythique de Claire et Jamie. Lord John et ses aventures méritent d'être découverts car ils enrichissent notablement la série. Dans ces nouvelles Diana Gabaldon démontre, une fois de plus, si besoin était, qu'elle est une formidable raconteuse d'histoire sachant faire rire et pleurer, sachant surtout nous faire oublier, pour un temps, la tristesse du temps. Rien que pour cela, merci Madame Gabaldon !

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Message  Distact Sam 24 Jan 2015 - 20:50

j'ai moi aussi beaucoup aimé les romans où le héros est John Grey, la plume de Diane Gabaldon est vraiment excellente.

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