Playtime de Juliette Marrati

Deux âmes brisées, une renaissance ensemble ?

Après une enfance marquée par la violence et la mort de son frère, Wolf n’est plus que l’ombre de lui-même. Sa vie se résume aux couloirs ternes de la fac, à sa famille d’accueil et à sa relation fusionnelle – mais parfois malsaine – avec son amie Rahèl.

Un soir d’errance dans un bar de Lille, il fait la rencontre de Babe, un jeune homme au visage d’enfant. Wolf est loin de se douter que cette rencontre est peut-être celle qui va tout changer. D’abord agacé par l’arrogance du garçon, il est de plus en plus intrigué par ce personnage énigmatique qui mène une vie de dépravé. Sa désinvolture, sa colère enfouie cachent tant bien que mal les failles de Babe. Des failles profondes.

Pourquoi Babe s’évertue-t-il à protéger Wolf du monde extérieur ? Pourquoi reste-t-il en même temps si distant avec lui ? Peu à peu, les deux garçons vont découvrir qu’ils partagent plus de choses qu’ils ne le croient… Liés par les fantômes de leurs passés, Wolf et Babe vont-ils pouvoir surmonter leurs blessures pour, enfin, avancer ?

Dans Playtime, nous faisons la connaissance de Wolf et de Babe, à Lille. Wolf a perdu sa moitié, son frère. Depuis, il tente de survivre jours après jours, entre la fac, ses amis et sa famille d'accueil. Un jour, il tombe sur Babe, un jeune homme d'un an son aîné, qui l'intrigue et qui, petit à petit, va bouleverser son univers.

Juliette Marrati nous offre là une jolie histoire de complicité, une histoire de deux êtres qui vont apprendre à se faire confiance. C'est assez sombre mais pas trop en même temps, car c'est tout simplement la vie... On suit de près le quotidien de Wolf, ses doutes, ses angoisses, on plonge dans son monde étouffant.

Wolf est un jeune homme dont on ne peut que s'attacher, surtout lorsqu'on sait ce par quoi il est passé, et ce qu'il traverse toujours. Wolf est en plein processus de deuil, celui de son frère, qui représentait tout pour lui. L'arrivée de Babe va intriguer le jeune homme, tout comme nous, lecteurs. On se demande ce qu'il cherche réellement, pourquoi il recherche cette proximité avec Wolf. Babe est un personnage très intéressant, énigmatique, secret et qui cache aussi ses cicatrices... Les deux jeunes se reconnaissent, inconsciemment, dans leurs souffrances respectives. J'ai eu l'impression de n'avoir eu que trop peu de Babe d'ailleurs, Babe ne laisse filtrer que ce qu'il veut au final, mais j'aurais aimé le connaître un peu plus...

Leur duo est très touchant. Leur connexion va faire naître des sentiments d'une autre nature, ce qui va les dérouter autant l'un que l'autre.

Un bon nombres de personnages secondaires gravitent autour d'eux. Mention spéciale à la famille d'accueil de Wolf, avec laquelle l'auteur démontre que la famille n'est pas forcément celle du sang. Juliette Marrati met en avant aussi certaines relations toxiques, les préjugés et mauvaises fréquentations et leurs impacts dans nos vies. Elle aborde aussi ce sentiment d'être de trop, de ne pas saisir sa place dans le monde, d'être dépassé par tout sans savoir comment se relever, et de cette main tendue à laquelle il faut parfois s'accrocher pour s'en sortir.

La plume de Juliette Marrati, toujours aussi agréable à lire, nous peint une belle histoire, certes sombre, autant que peut l'être la vie parfois, une histoire de reconstruction émouvante.

/ 5

Wolf se traine dans la vie. Depuis la mort de son frère il y a 3 ans il n’a gout à rien. Il se laisse porter par son amie Rahèl au gré des soirées qui se terminent toujours de la même manière : lui complétement soul !
Il va à la fac où il suit des cours dans lesquels il ne s’investit pas, pourquoi faire d’ailleurs ? la vie n’étant que noirceur sans son frère.
 
Il n’arrive pas à remonter la pente, à oublier son frère et la manière dont il est mort. Il se sent responsable de son décès et en porte d’ailleurs les marques.
Même sa famille d’accueil pourtant géniale avec Mélodie et sa fille Maddie n’arrivent pas à le sortir de cet engrenage.
 
Un soir, une boite de nuit et une rencontre. Celle d’avec Babylon dit Babe et de son groupe d’amis. Ce garçon l’intrigue, en plus de sa beauté Wolf ressent quelque chose de différent en sa présence.
Une relation se crée entre Rahèl, Wolf et ce nouveau groupe dont Babe. Ils se voient quotidiennement sur les bancs de la fac, se rendent à des soirées ensemble et partage leur repas à la cafétéria.
 
De rencontres, en indiscrétions, Wolf va en découvrir beaucoup sur la vie de Babe qui n’est pas rose non plus. Son passé va revenir dans son quotidien, son envie de vengeance s’accentuer mais comme dit Babe, il veille sur lui et ne le laissera pas plonger dans un cercle infernal.
 
Tout doucement ces deux êtres se découvrent, s’apprennent même si c’est parfois dans la violence et l’incompréhension car vu leurs histoires passées il leur est difficile de communiquer et de simplement s’aimer.
 
Une histoire que j’ai trouvé triste, avec un environnement grisâtre qui je l’avoue m’a un peu donné le cafard, brrrrr. J’avais envie de lumière dans ce roman, que de temps en temps une éclaircie apparaisse pour venir illuminer le quotidien de Wolf et Babe. Et cette lumière finie par arriver, j’étais contente pour eux car enfin ils ont eu droit à leur seconde chance.
 
En finissant cette lecture j’ai eu cette impression d’un manque de maturité dans l’écriture de l’autrice contrairement à Les jours de peine et Les nuits sereines que j’ai adoré. S’agissant ici d’un des premiers romans de l’autrice ceci explique peut-être cela, AMHA.