All Rhodes lead here de Mariana Zapata

C'est dur de perdre les gens que vous aimez.
Aurora De La Torre sait que revenir là où elle vécu autrefois ne sera pas facile.
Recommencer sa vie de zéro n'est pas sensé faire partie du jeu.
Mais une petite ville dans les montagnes pourrait bien être le remède parfait pour un coeur brisé.
Et mater son propriétaire de l'autre côté de l'allée pourrait tout aussi bien être un remède efficace.

Mariana Zapata est une autrice que j'affectionne vraiment beaucoup, et j'étais ravie de voir qu'elle sortait un nouveau roman, d'autant plus que le résumé était super alléchant. Du coup, j'en ai même carrément oublié ma lourde déception de son précédent livre (Hands down) !

Alors est-ce que cette fois-ci la magie de la reine du slow burn a frappé ? Hé bien oui !
Et c'est marrant d'ailleurs car côté slow burn, c'est à la fois carrément plus lent ou en tout cas différent de d'habitude à de nombreux égards, et en même temps, on n'attend pas les ultimes pages du livre pour que les personnages soient "pour de vrai" en couple, ce qui change vraiment la donne. Un mix assez singulier donc, un peu comme si Mariana Zapata s'engageait dans une nouvelle voie, tout en gardant les mêmes ingrédients de base, en changeant juste le tempo et quelques choses ici et là.

All Rhodes lead here, c'est une histoire de nouveau départ, presque une histoire de seconde chance, celle dont Aurora se saisit pour vivre une nouvelle vie qu'elle aura choisi, en repartant sur les traces de son enfance, en marchant (littéralement !) dans les pas de sa mère, tragiquement disparue lors d'une randonnée dans les grands espaces sauvages du Colorado. Tout nouveau départ ne se fait pas sans un nouveau logis, et c'est par un concours de circonstances plutôt fâcheux (selon le point de vue) qu'Ora se retrouve à louer le studio aménagé au dessus du garage de "Mr. Rhodes" et de son fils, Amos.

Voilà donc Ora installée dans ce petit coin paumé du Colorado qu'est Pagosa, le genre de petite ville qu'on trouve souvent dans les romances, et que j'aime toujours retrouver. Elle va passer de longues heures à arpenter les sentiers de randonnée du coin (à ses risques et périls, soit dit en passant), trouver un boulot dans un magasin du coin qui lui demandera de la patience, ce l'humilité et une bonne dose d'expérience et de connaissances à acquérir, et elle va nouer une amitié très touchante avec le jeune Amos. C'est une bavarde, une femme solaire, pleine de joie et de vie, malgré les épreuves endurées, et du coup, elle offre un contraste saisissant avec Rhodes, ours grognon, ronchon et parfois affreusement désagréable. Un peu comme une Diana, c'est le genre de nana prête à étouffer son voisin de sourires, de gentillesse et d'optimisme pour le dérider et obtenir ne serait-ce qu'un relevé de lèvres (pour le sourire, il ne faut quand même pas pousser ! ^^).

À l'inverse, Rhodes est l'archétype même du héros taiseux et renfrogné, il est froid, distant, parfois impoli. Pendant de longues, très longues pages, je me suis même demandée s'il en valait vraiment la peine ... jusqu'au moment où il dévoile des trésors de douceur et de petites attentions

Spoiler:

, et où fatalement, j'ai fini par tomber moi aussi sous son charme (très) rugueux, à l'instar d'Ora. Amos m'a lui aussi conquise, c'est un ado gentil, discret (roublard aussi ! ) et très attachant.

Ce que j'ai vraiment aimé dans ce roman, outre les personnages, c'est cet ancrage dans le Colorado, ce grand souffle d'une nature spectaculaire qui imprègne tout le roman. J'ai forcément pensé très fort aux romans de Pamela Clare (et plus particulièrement la série Colorado High Country); mais aussi et surtout à Kristen Ashley, notamment aux romans The gamble & Sweet dreams).

Oups ... j'ai failli oublier de mentionner la romance ! Hmm eh bien disons que c'est beau et touchant, ils se sont bien trouvés tous les deux, j'ai aimé qu'ils prennent le temps de se découvrir, qu'ils ouvrent ainsi leur coeur et j'ai trouvé ça vraiment bien de les voir en tant que couple (comparativement à ce que fait d'habitude Mariana Zapata). Oh et puis cet épilogue ...  

Au final, c'est encore une fois un très gros pavé (570 pages pour la version brochée, que j'attends avec impatience de recevoir, demain), que j'ai dévoré moins vite que d'autres livres de M.Z, mais que j'ai néanmoins beaucoup apprécié. Je ne compte pas les phrases et paragraphes que j'ai surligné dans mon Kindle pour garder précieusement ces mots parfois si touchants. Un très bon cru donc !  

.5/5