La vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille

Sur le papier, Alice va très bien : célibataire parfaitement assumée, elle a une carrière en or dans la finance à New-York, un loft avec vue sur Central Park et un secret si profondément enfoui qu’elle peut presque prétendre l’avoir oublié. Certes, elle ne dort plus sans somnifères, elle collectionne les crises d’angoisse, les TOC et les névroses, mais on ne va pas en faire tout un plat. Tout le monde a ses petits secrets, non ? Mais le problème avec les petits secrets, c’est qu’ils peuvent générer de grosses complications... et si Alice est devenue experte à fuir le passé, elle est beaucoup moins douée quand il s’agit d’affronter la réalité.

Comme n'importe quelle fille de 30 ans, Marie Vareille croule sous les problèmes existentiels : une vie amoureuse qui passe sans crier gare du néant le plus total à la tragédie grecque, une dangereuse tendance à prendre les Mojitos pour des menthes à l'eau et une carte bleue hors de tout contrôle... Seul remède à ses déboires : s'inventer des histoires ; elle écrit depuis qu'elle a été en âge d'er trois phrases sur ses cahiers Hello Kitty.

Vu mon rythme de lecture faramineux ces derniers temps ( ), seul un nouveau Marie Vareille pouvait éventuellement me sauver des griffes de la panne de lecture qui me possède depuis 2 ans (au bas mot... ). Donc je ne me suis pas faite prier lors de sa sortie pour lui sauter dessus, et le DÉ-VO-RER!
Pour vous donner le ton de ce roman, j'ai presque envie de commencer mon avis à la manière d'Alice lorsqu'elle parle à son journal intime: Cher Bruce. Car oui, Alice parle à Bruce Willis dans ces moments-là.
Pourtant, au contraire de son dernier roman, l'humour n'est pas le sentiment majeur qui me reste à la fin de ce livre.

Franco-américaine ayant toujours vécu aux Etats-Unis, Alice emménage sur Paris pour tirer un trait sur son passé dont on ne connait rien, mais dont on devine qu'il lui a laissé des traces assez profondes... Elle va finir par trouver un emploi au sein d'une start-up au but très original: créer une application permettant de retrouver la chaussette manquante à celle qui aurait perdu son double au gré de nos lessives. Franchement sceptique quant à la nécessité de l'application, elle préfère ne pas y penser, et privilégie le travail alimentaire. Les rencontres qu'elle va y faire vont peu à peu la faire sortir de son état, pendant que nous lèverons petit à petit le voile sur son passé trouble, et son secret.

Avec ce roman, Marie Vareille va dans le prolongement de ce qu'elle avait amorcé dans Là où tu iras j'irai, parler de sujet plus lourds, durs, et nous présenter des héros complètement imparfaits. Et avec Alice, nous voilà servis! TOC, insomnies, angoisses, et presque une mélancolie et une douleur que je n'avais jamais vraiment senties dans un roman de cette autrice. Et c'est bien là la particularité de ce roman: être réellement une histoire humaine, et parler de sujets différents: les relations familiales, la maternité, l'ambition... Pourtant, ce roman ne restera pas mon préféré de cette autrice, car je m'attendais à un roman feel-good, et j'ai lu un roman un peu nostalgique, presque un sorte de quête de rédemption. Et ce seul décalage a suffi à me déstabiliser un peu.

Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: ce roman est excellent, Marie Vareille est et reste encore une de ces autrices qui me valent un achat automatique parce que je ne suis jamais déçue. Ce fut une lecture très agréable, ponctuée de petites phrases philosophiques inspirantes, et qui font un bien fou à l'humanité.
Avec ce roman, Marie Vareille nous propose une histoire résolument différente, plus mélancolique que feel-good, dans lequel elle a mis beaucoup d'humanité, et probablement un peu d'elle-même?

Ma note: 4/5

Impossible pour moi de rater un livre de Marie Vareille, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre mais le titre était déjà prometteur et woow quelle claque ! Il s'agit tout simplement d'une petite pépite...

La vie rêvée des chaussettes orphelines est un roman assez inclassable, indéniablement intime, qui prouve que l’auteure n’excelle pas seulement dans l’écriture de comédies romantiques ou de dystopie YA. Ce livre est tellement de choses à la fois, il nous embarque dans ce que la vie peut offrir de plus joyeux ou de tragique avec des instants tendres, drôles, loufoques qui alternent avec ceux  particulièrement douloureux…


Le récit très bien orchestré par l’auteure, j’ai beaucoup aimé cette construction faisant se succèder passé, à travers le journal intime d’Alice, et présent. Je ne veux pas en dévoiler trop sur l’intrigue, il faut simplement se laisser porter par les mots qui défilent, les pages qui se tournent  pour savoir quelle sera la destination finale.
Ce voyage auprès d’ Alice n’a pas été des plus faciles, mon cœur a été méchamment remué tant ce que ressent l’héroïne est retranscrit avec justesse, tant les thèmes abordés sont poignants. Alice est vraiment un personnage imparfait, sensible et touchant pour lequel j'ai éprouvé beaucoup d'empathie. Je me suis vraiment sentie proche d’elle, son fardeau est presque devenu le mien...

Mais attention, même si cette lecture est empreinte de mélancolie, elle nous offre aussi de vrais petits bonheurs qui viennent nous remettre d’aplomb ! Bref, un roman qui  nous transporte sur une montagne russe, nous faisant passer du rire aux larmes tout en sachant nous surprendre.

Les personnages secondaires très présents, ils sont attachants chacun à leur manière et un brin déjantés. Ces hommes et ses femmes apportent de la légèreté au récit, ils font redescendre la pression et seront si précieux pour Alice.

Une très jolie lecture, riche en émotions ; un hymne à l'amour sous toutes ses facettes et j’ai aimé chacune d’entre elles !

Sortie le  27 mai 2020 au format poche aux Editions Charleston
   

J'ai bien aimé cette comédie dramatique. J'ai été encore une fois prise par la plume de Marie Vareille qui, tout en restant simple, arrive vraiment à nous captiver. Surtout que les sujets abordés sont plus profonds qu'il n'y parait au premier abord.

Le rythme du roman est très bon, car même s'il ne s'y passe pas grand chose dedans, les chapitres courts font qu'il y a un petit goût de "reviens-y" très appréciable.

Comme d'habitude avec cette auteure, les personnages sont touchants et bien construits. J'aurais aimé un peu plus d'approfondissement sur Jeremy peut-être, ainsi que sur le patron d'Alice.

Quant à la fin, je ne sais pas réellement quoi en penser. A la fois j'ai trouvé ça un peu trop What the F*, mais en même temps c'était bien mené. J'ai été surprise de trouver un tel rebondissement dans un roman de ce genre, je pense. Tout simplement. Je ne m'y attendais pas.

Pour résumer donc, j'avais besoin d'une bonne lecture et je l'ai trouvée avec ce titre, plein de mélancolie et d'espoir.

 / 5