La petite boulangerie du bout du monde de Jenny Colgan

Quand son mariage et son entreprise familiale font naufrage, Polly Waterford quitte Plymouth et trouve refuge dans un petit port tranquille d'une île des Cornouailles. Elle s'installe seule dans un minuscule appartement situé au-dessus d'une boutique laissée à l'abandon. Pour se remonter le moral, elle se consacre à son plaisir favori : fabriquer du pain. Alors qu'il n'y a plus dans le village qu'une boulangère irascible au pain sans saveur, les arômes de levain qui s'échappent de chez elle attirent très vite la curiosité et la sympathie des habitants. Petit à petit, d'échanges de services en petits bonheurs partagés, elle ravive l'esprit d'entraide et de partage dans le village. Au fil des rencontres farfelues (un bébé macareux blessé, un apiculteur dilettante, des marins gourmands) et au gré des événements heureux ou tragiques qui touchent la communauté, ce qui ne devait être qu'un simple " break " devient l'entreprise de sa vie. Polly se révèle enfin à elle-même : une femme déterminée et créative, prête à mordre dans la vie comme dans une mie de pain chaude et croustillante. Un feel good book qui, sur fond de crise économique prône des valeurs de partage et d'entraide. Un ton bienveillant et drôle, pour une histoire romantique avec quelques accents mélancoliques qui ne tombe jamais dans la mièvrerie.

Voici un roman tout mignon et qui vous fera voyager dans l'Angleterre profonde. 

Polly est une trentenaire qui a tout perdu. L'entreprise de graphisme qu'elle avait ouvert avec son petit ami a coulé, en emportant son couple et leur tout nouvel appartement. Sans emploi et sans domicile, ne trouvant que des taudis infâmes à Plymouth, elle décide de tout quitter pour aller vivre sur une île en Cornouailles. Ayant une passion pour la fabrication de pains, elle deviendra rapidement la boulangère officieuse du port, jusqu'à ce que la véritable boulangère de l'île, qui se trouve être également sa terrifiante propriétaire, lui propose de s'associer. Au fil des mois Polly fera de nombreuses rencontres et s'attachera à ce bout de terre isolé du monde moderne et seulement accessible quelques heures par jour.

Ce roman n'est pas de la romance à proprement parlé, bien qu'il y ait une histoire d'amour, plutôt un joli roman contemporain qui traite avec subtilité de la crise et de renouveau. J'ai trouvé le début un peu long. J’attendais avec impatience que Polly reprenne sa vie en main et qu'elle cesse d'être aussi gentille avec tout le monde. Et puis, sans m'en rendre compte, je me suis beaucoup attachée à ce village si particulier et à ses habitants, si bien que si j'ai eu du mal à lire la première moitié du roman, j'ai quasiment lu d'une traite le reste. 

Au final ici pas de mièvrerie mais un réalisme qui fait qu'on se retrouve énormément dans ces personnages au grand cœur. Voir Polly la citadine changer et s'adapter à son nouvel environnement par manque de choix et avec une volonté certaine m'a fait plaisir. J'ai beaucoup aimé sa meilleure amie, ainsi que Reuben l'excentrique millionnaire. Jayden le jeune garçon pataud m'a fait bien rire, et Huckle l'apiculteur m'a touché par son histoire si commune. Tout ça sur fond de paysages très british.

Bref, même si l'histoire a été assez longue à réellement démarrer, j'ai passé un bon moment de lecture, et c'est avec regret que je quitte Polbearne et ses habitants. 

  / 5

C'est une lecture qui m'a surprise! Je ne m'attendais tout simplement pas à ça: une histoire pleines de détails, de personnages, de moments de vie... 

J'ai aimé être plongée dans la vie de Polly et voir comment elle remonte la pente après sa séparation et la fin de son entreprise, mais aussi la voir aider cette petite ville du fin fond des Cornouailles à reprendre elle-même vie. On assiste à plein de scènes hyper réalistes qui plongent directement dans la vie du village et de ses habitants, et qui du coup rendent cette histoire attachante, parfois drôle ou parfois émouvante.

J'ai adoré la palette de personnages que Jenny Colgan dépeint, que ce soit

- Neil qui participe à la pointe loufoque et drôle, et en même temps que j'ai trouvé tout mignon 

- Huckle, avec son côté mystérieux et taciture

- Tarnie, le pêcheur sympathique qui est le premier à accueillir Polly à Mount Polbearne

- la copine Kerensa, déjantée et complètement inadaptée au petit village de pêcheurs, et qui pourtant soutient Polly

La romance n'est pas centrale, même si l'on en a une petite part, mais franchement ça ne pose aucun problème. La petite boulangerie du bout du monde est plus une jolie lecture qui m'a plongée dans la vie de ce petit village des Cornouailles et de ses habitants auxquels je me suis attachée au fil des pages. 

 ,5/5