Teaser Tuesday #111

Allongée par terre, Eve fixait le plafond argenté.
-Si les hommes ont des porcs, pourquoi est-ce qu'on rêve toute d'en avoir un?
-Parce que les femme carburent à l'émotion, déclara Mavis, avec un léger hoquet. Même toi.
Eve se tourna sur le côté.
-Faux.
-Non. D'abord, il t'a eue par les hormones. Enfin quoi, regarde le! Cet homme est un... un... attends une seconde... cet homme est un festin sexuel! Oui, c'est ça. Excellent! Ensuite, il t'a plu parcequ'il est intelligent, interressant, mystérieux, tout ce que tu aimes. Le problème, c'est qu'après ça, il a conquit ton cœur. Que faire? Quand un type a accroché ton cœur, il n'a plus qu'à rembobiner son moulinet.
-Je ne suis pas un poisson!
-Dans l'océan de la vie, nous sommes tous des poissons, répondit Mavis, philosophe.

« Logan stepped forward until they were chest-to-chest and face-to-face.
“You can look all you like—in there. Now, invite me into your bed, Tate.”
“You need an invitation?” Tate slid his palm over Logan’s tense abdomen and lower still to slide into his open jeans.
“I want one. I want you to invite me into your bed.”
As Tate’s hand found him, Logan’s mouth opened and a hoarse sound left his throat.
“Logan? Please get in my bed—now. »

Zazazoo a écrit:Oh my .... Logan & Tate ...

Dans celui - ci nous avons droit à une énième joute verbale  entre Artus et Vassili... en présence de Rose et Adelphe.

Vaguement essoufflé, le sabre à l'écart du flanc de sa monture, Vassili fixait le cadavre de son adversaire.

— Quelle charge, votre altesse ! s'esbaudit Artus en allant à sa rencontre. Cherchiez-vous à prouver quelque chose ?

Faisant exécuter un demi-tour au cheval, Vassili survola le comte d'un regard indifférent, avant de se tourner vers sa maîtresse. Enchantée de son triomphe, celle-ci lui adressa un sourire radieux. Comme une certaine satisfaction soulevait la commissure des lèvres du prince, il ôta ses bottes des étriers, enjamba le dos de l'étalon, et se laissa glisser au sol. S'inclinant sur le cadavre du Lamie, il essuya sa lame sur les frusques poussiéreuses qui le vêtaient, puis la remit au fourreau.

— Vous êtes parvenu à chevaucher Harald, fit encore le comte en s'arrêtant à sa hauteur. Cela, je l'admets, fait figure de prouesse. Auriez-vous quelque chose de commun avec les bêtes, pour vous en faire si bien comprendre ?

— Je suis un hussard, mon seigneur, rappela le Slave en allant se poster auprès de sa maîtresse. Quoi que je décide de monter, je rencontre toujours le succès...

L'impertinence de cette réplique laissa Rose pantoise. Le prince n'était jamais grivois, d'habitude. Ou, du moins, jamais en public...
Pareille entorse à ses règles de conduite démontrait que les provocations du comte l'affectaient plus qu'il ne le laissait croire.
Si Rose comprenait son irritation, elle aurait néanmoins préféré qu'il ne le montrât pas de cette façon.
Elle envisageait de le lui signifier, quand son regard tomba sur Adelphe. Celui-ci, se tenant légèrement en retrait de son frère, essayait tant bien que mal de refouler le sourire qui conquérait ses traits. Or, plus il cherchait à le repousser, plus l'hilarité gagnait du terrain.
D'abord ébahie, Rose sentit bientôt cette allégresse l'envahir. Elle détourna précipitamment les yeux, mais le mal était fait.
Une brusque envie de rire s'était emparée d'elle, chatouillant les muscles de son ventre et s'agitant dans sa gorge. Sa bouche s'arqua d'un irrépressible sourire, qu'elle s'efforça pourtant de retenir en se mordant la lèvre inférieure.
Artus, que la repartie du prince n'avait point amusé, darda sur elle un œil noir.

— Ne vous réjouissez point trop, altesse, murmura-t-il en reportant son attention sur le Slave. Il est des montures assez faciles à dompter...

Un torrent de glace se déversa dans les veines de la comtesse, gelant toute manifestation de jovialité. Elle avait sûrement mal compris. Jamais Artus ne lui aurait manqué de respect... N'est-ce pas ?

— Lorsque l'on sait avec quelle tyrannie vous traitez les vôtres, l'on est en droit de douter de la qualité de votre jugement, mon seigneur, riposta Vassili qui, lui, possédait encore sa langue. Pour ma part, je dirais que vous êtes bien loin de les connaître, et plus loin encore de les comprendre.

Une sinistre aura revint planer au-dessus des deux Arimath tandis que, belliqueux, ils se mesuraient du regard.

— Messieurs, l'on nous attend, intervint Adelphe, notablement tendu. Pressons, je vous prie...

Figée d'indignation, Rose résista à l'envie de se disculper auprès de son serviteur. Il était bien assez affreux que le comte l'ait insultée, elle n'allait pas en prime lui faire la joie de s'en émouvoir. Puis, Vassili ne pouvait avoir cru à ces basses insinuations. S'étendre sur ces propos reviendrait seulement à leur donner du crédit.

Raide comme la justice, elle pivota vers la pommeraie. Comme elle avançait parmi les herbes hautes ; égarée ; l'esprit brumeux ; le dernier lambeau de son cœur se décrocha de sa poitrine et sombra, silencieux, dans un gouffre d'affliction...

J'ai bien aimé ce passage également... quelle plume possède cette auteur tout de même... 

De nouveau, le serviteur secoua la tête, mais cette fois il ne proféra aucune dénégation. Hagard, il scrutait la figure grisâtre de son compagnon. Une traînée de sang d'un rouge obscène barrait cette bouche que la mort avait close. Une coulure s'en échappa, insouciante, et roula jusque dans le cou du défunt.

La comtesse réprima un frisson.
Assaillie par les souvenirs d'un autre trépas, elle leva le nez vers le ciel cotonneux.
Là-haut, le disque opalin de la lune jouait à cache-cache derrière des nuages gris.
Comme elle le regardait tour à tour poindre et disparaître, une grosse goutte de pluie vint s'écraser sur sa joue. Puis une autre... Et encore une...
Bientôt, les cieux entiers pleurèrent la perte de cet homme, dont le corps meurtri gisait là, sur le sol du domaine qu'il avait défendu.
Reposant les yeux sur la dépouille, Rose songea que c'aurait pu être celle de Vassili, ou celle d'Adelphe. Quel que fût son désappointement, ce n'était rien en regard d'une telle tragédie. Les blessures d'orgueil, grandes ou petites, devraient attendre.
Le conflit qui s'annonçait promettait d'être impitoyable. Ils y joueraient sans doute leur existence.
Et puisqu'elle avait choisi d'obéir, de répondre à l'appel de son régent, elle devait livrer bataille.
Se laisser divertir par ses propres souffrances ne pourrait qu'être préjudiciable ; voire potentiellement criminel. Pour être efficace, elle devait encore s'endurcir.

Elle devait s'oublier.

Mais, lorsque tout ceci serait enfin terminé, elle retournerait sur la terre de ses ancêtres et s'y calfeutrerait, loin du comte de Janlys, de son frère, et de leur cortège de supplices...

Ah la la ça me fend le coeur de ne pas pouvoir vous en mettre tout plein d'autres ! 

Zazazoo a écrit:

Je te pardonne pour ton outrecuidance Attila, mais c'est bien parce que tu mets de merveilleux extraits d'un livre non moins merveilleux ...