Whitechapel - Tome 1 : Un étrange destin de Minerva Spencer

Sin, duc de Staunton, croyait son frère Ben mort au service de la Couronne, mais une lettre d'un maître-chanteur l'informe qu'il serait en vie, quelque part près de Metz. Pour le retrouver avant qu'il ne soit trop tard, Sin doit se rendre en France accompagné d'une certaine Marianne Simpson. Reste à convaincre l'intéressée, une jeune pugiliste surnommée la Baronne Boxeuse, qui s'exprime comme une dame mais cogne comme une brute. D'emblée, elle se montre hostile et signifie au jeune homme que, tout duc qu'il est, il ne lui donnera pas d'ordres. Sin comprend qu'il n'a pas le choix : s'il veut s'assurer de sa coopération, il va devoir recourir à des méthodes que tout gentleman réprouverait...

Un duc, une boxeuse dans un cirque ambulant constitué uniquement d'artistes féminines, une histoire de chantage ... voilà de quoi mettre l'eau à la bouche, n'est-ce pas ? Eh bien disons que le résumé ne dévoile qu'une partie de l'intrigue, la meilleure selon moi.

Si je n'ai pas particulièrement apprécié le personnage du duc, j'ai en revanche aimé cet univers circassien avec ces artistes hautes en couleur, voir les coulisses bohèmes de cette vie peu communément décrite dans les romances historiques.
La première partie du roman, consacrée à cette vie de cirque, à l'arrivée du duc dans la vie de Marianne et leurs premiers moments passés ensemble est enthousiasmante et originale, d'autant plus que se joue en parallèle une course contre la montre pour déjouer les plans du maître-chanteur et tâcher de retrouver en vie le frère du duc. Tous ces chapitres donnent envie de tourner les pages pour savoir ce qu'il va se passer ensuite, et ça, c'est très réussi. Hélas, il est dommage que l'autrice n'ait pas choisi de se restreindre à ces seuls éléments pour ce roman, et ait au contraire choisi de partir dans beaucoup trop de directions à la fois pour le reste du livre.

Comme il s'agit d'un roman qui se situe dans un contexte historique bien précis et visiblement bien documenté par l'autrice (on est en 1815, Napoléon a été exilé à l'île d'Elbe, puis ... vous savez ce qui se passe ensuite), réalité et fiction sont forcément étroitement liés. Cependant, l'autrice a choisi de pousser le curseur très loin, en proposant des rebondissements qui, pour moi, sont tout bonnement abracadabrantesques, ce qui a gâché mon plaisir de lecture.

Voilà donc un roman tout à fait atypique, avec une bonne première partie, dans un univers peu commun, avec des personnages originaux (notamment Jo et Elliot !) que j'ai pris plaisir à découvrir, il est dommage que le reste du roman ne soit pas dans la même veine.

/5